Le directeur de RadioM, El Kadi Ihsane a rencontré Lotfi Nezzar, cité dans le CPP du mercredi 26 janvier et a recueilli son droit de réponse.
« Tout est parti d’un mail extrêmement dangereux envoyé par Abdelkader Tigha au début de l’année 2021 » a expliqué d’entrée Lotfi Nezzar, Directeur Fondateur de SLC au siège de son entreprise à Hydra ce mercredi 02 février.
Le fils du général à la retraite Khaled Nezzar a été impliqué dans un document sonore publié il y a dix jours par Amir Dz et dans lequel on peut l’entendre tenter de réconcilier Abdelkader Tigha, ancien officier du DRS en exil à l’étranger et un agent traitant des services de l’ambassade d’Algérie à Paris, dans le but de reprendre les préparatifs d’une opération ciblant le journaliste opposant Hichem Aboud résidant en France. Lotfi Nezzar déclare : « il était légitime que je saisisse les services de sécurité de mon pays, lorsque ce mail m’est parvenu ».
Dans le texte, consulté, de la correspondance signée de Abdelkader Tigha, on peut lire que l’ancien agent algérien en exil a saisi les autorités helvétiques au sujet de l’existence « d’un projet d’attentat terroriste visant, sur le sol suisse, les personnes du général Nezzar et de son fils Lotfi Nezzar ». Parmi la liste des personnes qui seraient impliquées dans ce projet d’attentat figure Hichem Aboud, ceci selon la correspondance de Abdelkader Tigha. Ce qui expliquerait la surveillance dont il a fait ensuite l’objet.
Il a ajouté que Hichem Aboud, prévenu par Abdelkader Tigha (appelé agent double par Aboud), s’est emparé de cette situation pour tenter d’impliquer indument Tebboune et Chengriha .
Conversations privées
« J’ai été moi, mon père et ma famille, régulièrement attaqué depuis des années par Hicham Aboud sans qu’il ne se soit jamais rien passé. Ce qui a changé, c’est que j’étais obligé de prendre au sérieux cette menace d’attentat en Suisse rapportée par Tigha et prévenir les services de sécurité. Mais de là à imaginer qu’il y avait un mauvais coup en préparation, non. De toute façon je suis en dehors de tout cela. Je ne peux pas le faire tout de suite, mais je vais tout sortir sur cette cabale et ses dessous ».
L’antenne de Radio M a été proposée pour recueillir la version complète de Lotfi Nezzar. Ce ne sera pas pour cette fois. Ce début d’explication à l’implication de Lotfi Nezzar dans une affaire qui a agité les réseaux sociaux, suscité un grand émoi et provoqué deux plaintes, l’une en Belgique (Tigha) l’autre en France (Aboud) est, bien sûr, très peu satisfaisant pour mieux décrypter ce qui s’est dit sur les deux documents sonores.
Lotfi Nezzar propose cependant un éclairage sur un supposé point de départ de l’affaire. « Un projet d’attentat terroriste » sur le sol suisse impliquant Hicham Aboud et des membres de Rachad, éventé par un ex-agent peu connu pour sa fiabilité, peut pourtant paraître d’emblée farfelu. Il faudra attendre, sans doute, le grand déballage promis par Lotfi Nezzar pour comprendre pourquoi cette « alerte » de Abdelkader Tigha a donné suite à une succession de manœuvres d’approche, avec l’argent public algérien, qui ont pesé dangereusement sur le sort de Hicham Aboud, avant la divulgation des documents sonores par Amir DZ.
« Il s’agit de conversations privées et leur publication est punie par la loi » explique Lotfi Nezzar qui, avant d’en dire plus, préfère pour l’heure se contenter de démentir l’existence d’un projet de « mauvais coup » sur la personne de Hicham Aboud et d’exclure toute implication de Abdelmadjid Tebboune et de Saïd Chengriha.
Par Ihsane El Kadi
