Le débarquement des voyageurs d’un navire d’Algérie Ferries en provenance d’Alicante a viré au chaos jeudi dernier au port d’Oran. Si la présence de revendeurs informels récalcitrants a contribué à la zizanie, c’est une suspicion de trafic de drogue qui serait à l’origine des mesures musclées prises par les autorités portuaires.

Selon des sources proches du dossier, les services des douanes d’Oran auraient été informés de tentatives d’acheminer de la cocaïne et de l’ecstasy depuis l’Espagne à bord de ce navire. Une information qui expliquerait les fouilles approfondies et la saisie de nombreuses marchandises à l’arrivée du bateau.

Face au refus d’obtempérer des revendeurs informels, les forces de l’ordre sont intervenues pour les déloger du navire. C’est alors que la situation a dégénéré, avec des voyageurs contraints de jeter leurs biens à même le sol pour pouvoir quitter les lieux.

Si la suspicion de trafic de stupéfiants devait se confirmer, cela justifierait la rigueur des mesures prises par les douaniers, même si les dommages collatéraux pour les voyageurs semblent disproportionnés. Des images saisissantes ont d’ailleurs montré d’immenses amas de produits alimentaires, jouets et objets domestiques jonchant les abords du port.

Cette affaire n’est pas sans rappeler la saisie record de 701 kilos de cocaïne opérée en 2018 au port d’Oran, mettant en lumière les ramifications des narcotrafiquants exploitant la voie maritime vers l’Algérie.  

Dans l’attente d’éclaircissements officiels, ce nouvel épisode remet en exergue les défis sécuritaires et logistiques auxquels fait face Algérie Ferries pour enrayer les trafics illicites sur ses liaisons, tout en préservant un service de qualité pour les usagers.