Mehenni cherche à rallier les pays du Golfe : faut-il s'attendre à une riposte d'Alger ? - Radio M

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Mehenni cherche à rallier les pays du Golfe : faut-il s’attendre à une riposte d’Alger ?

Radio M | 18/04/24 18:04

Mehenni cherche à rallier les pays du Golfe : faut-il s’attendre à une riposte d’Alger ?

Les relations tendues entre l’Algérie et certains pays du Golfe, notamment les Émirats Arabes Unis, viennent de prendre une nouvelle tournure inquiétante. En cause : les démarches entreprises par Ferhat Mehenni, le président du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), auprès de représentants officiels de trois États du Golfe, à New York.

Selon les informations relayées par plusieurs médias, Mehenni aurait notamment évoqué avec ces émissaires son projet de proclamer l’indépendance de la Kabylie le 20 avril prochain, depuis les États-Unis. Une perspective qui ne manquera pas d’agacer fortement le pouvoir algérien, qui voit d’un très mauvais œil ces velléités séparatistes dans cette région du pays.

Car le président Tebboune a déjà prévenu que sa “patience avait des limites” face à ceux qui oseraient le “provoquer”. Et les récentes déclarations acerbes du chef de l’État à l’encontre de ces pays du Golfe, sans les nommer explicitement, laissent présager une réaction ferme d’Alger.

En effet, l’Algérie accuse depuis des mois certains États du Golfe, en particulier les Émirats Arabes Unis, d’“hostilités” à son égard. Un différend qui semble prendre une nouvelle dimension avec les manœuvres de Ferhat Mehenni visant à rallier ces pays à sa cause indépendantiste.

Dès lors, la question se pose de savoir si l’Algérie envisage une riposte ferme face à cette nouvelle offensive. Le fait que le Haut Conseil de Sécurité se soit récemment réuni n’est sans doute pas anodin. Cette instance pourrait bien plancher sur une éventuelle riposte face aux agissements des pays du Golfe, accusés de vouloir déstabiliser l’Algérie en soutenant les indépendantistes kabyles. D’ailleurs, de l’avis de certains observateurs, “convoquer les ambassadeurs des pays incriminés serait sans doute un premier signal fort envoyé par Alger.”

Au-delà des considérations sécuritaires, c’est aussi toute la politique étrangère algérienne qui est remise en cause. Car en cherchant à rallier les Émirats arabes unis à sa cause, Ferhat Mehenni fait preuve d’un opportunisme inquiétant. Il tente de dresser un “ennemi commun” avec Alger pour obtenir un soutien international, quitte à attiser les tensions.

Une stratégie qui pourrait bien se retourner contre lui, tant l’Algérie n’a pas l’intention de laisser qui que ce soit remettre en cause son intégrité territoriale. Le bras de fer qui s’annonce entre Alger et les pays du Golfe risque d’être rude, avec la Kabylie comme enjeu géopolitique majeur.