Le film « Héliopolis » du réalisateur Djaffar Gacem va représenter l’Algérie dans la course aux oscars de 2021, dans la catégorie du meilleur film International.  

Djaffer Gacem qui n’avait tourné jusque-là que des sitcoms à succès pour le petit écran, « Nass Mlah City », « Djemai Family », « Achour El Acher » et « Mawed maa el qadar », a choisi pour son premier long métrage de mettre en scène un père, propriétaire terrien, fils de Caïd, favorable à l’idée de l’intégration proposée par le colonisateur français et son fils farouche opposant aux idées de Ferhat Abbas et proche de celles défendues par Messali Hadj, favorable à l’indépendance de l’Algérie. “Héliopolis est un film dans le contexte, pas un film de jugement. On ne juge pas, on fait un constat.”, a tenu a précisé le réalisateur.

Le choix de Héliopolis (à 5 km de Guelma) n’est pas fortuit. Dans un entretien accordé au site Algérie24H, Djaffer Gacem expliquait que “A Héliopolis a eu lieu l’incinération des musulmans algériens après un assassinat massif. Des milliers de morts ont été brûlés dans des fours à chaux (en 1945, les milices coloniales ont transformé un four du colon Marcel Lavie en four crématoire pour y brûler les cadavres d’algériens au milieu de branches d’oliviers).”

Djaffer Gacem a choisi de faire confiance pour son premier film à la nouvelle génération d’acteurs. On retrouve au casting Souhila Maalem, Mourad Oudjit, Fodil Assoul, Naceredine Djoudi ou encore Aziz Boukrouni. La musique originale est signée Armand Amar, le compositeur fétiche de Rachid Bouchareb.

Le film qui n’est toujours pas projeté en Algérie est prêt depuis fin février 2020 et devait être diffusé le 5 juillet, avant que la crise du Covid-19 ne décale l’avant-première, à une date qui n’est toujours pas fixée. En attendant Djaffer Gacem s’attelle à l’écriture de son prochain film, sur les essais nucléaires français dans le sud algérien.