L’activité sismique qu’a connue la wilaya de Bejaia au cours de cette semaine n’a pas empêché les citoyens de marcher en nombre à la ville de « Bougie » pour revendiquer une « république démocratique et des libertés », quand bien même ils ont été traumatisés par les fortes répliques qui ont ébranlé les endroits les plus touchés par les dégâts.
Les boujiotes ont tenu à mettre en avant l’affaire des familles sinistrées « livrées à elles-mêmes », selon les envoyés spéciaux de Radio M à Bejaia, en vendredi 26 mars 2021.
Avant l’entame de la marche du 110e vendredi, plusieurs dizaines de citoyens se sont rassemblés devant la maison de la culture, Taous Amrouche, drapés des emblèmes national et amazigh.
Avant le coup d’envoi de la manifestations, les citoyens scandaient déjà des slogans hostiles au pouvoir en place. L’ambiance est aux prises de parole spontanées, à distribution de manifestes de mouvements politiques et d’écharpes aux couleurs du drapeau national.
La marche commence au moment où prend fin la prière du vendredi. Les fidèles réunis à la mosquée El Kawthar, ont pu rejoindre le rassemblement des citoyens à 13H30.
La marche, organisée en carrés, a sillonné les rues de la ville. « Etat de droit », « Justice sociale », « Police politique terroriste », « Pour un régime civil et non militaire », « Algérie libre et démocratique », « Les algériens sont des frères », sont les maîtres mots incontestables et les slogans phares du Hirak de Bejaia.
Présents en nombre, des représentants de la société civile n’ont pas raté l’occasion de commenter l’actualité de la semaine, encore chaude, relative au débat sur la place de l’idéologie au sein du Hirak.
Interrogé par Radio M à ce sujet, l’universitaire, Mehrez Bouiche, a déclaré « qu’il ne faut pas tomber dans le piège de la bipolarité. » « Le peuple algérien n’est pas sorti dans la rue pour régler des comptes. Nous voulons une République démocratique et des libertés. Le peuple est déterminé. La bipolarité n’est qu’une contre révolution. Alors n’ayons pas peur du débat » a-t-il martelé.
En plus des revendications susmentionnés, les manifestants ont remarquablement exprimé leur solidarité de tous les instants avec les familles sinistrées à cause des séismes qui frappent Bejaia depuis le 18 mars.
A noter qu’une dizaine de familles se trouvent actuellement en danger, au niveau de la haute ville et dans les quartiers anciens, ou se trouvent les bâtissent les vétustes et les plus fragiles de la wilaya. Les citoyens exigent une prise en charge immédiate par les autorités et les collectivités locales. « Nous n’avons pas besoin d’indemnisations, nous exigeons que ces familles soient relogées » « Ouvrez les logements aux familles victimes », ont de ce fait, scandé les manifestants.
