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France: l’union de la gauche, au-delà de la symbolique, la victoire…

Rédaction | 06/05/22 18:05

France: l’union de la gauche, au-delà de la symbolique, la victoire…

L’idée a de quoi séduire et surtout motiver les électeurs français outrés par la réélection de Macron pour un second quinquennat: une majorité absolue à gauche, de quoi propulser Mélenchon à Matignon dans une difficile cohabitation avec Macron, qui augurera bien des crises et sonnera, peut-être bien, les derniers soubresauts de la Ve République.

La presse acquise à Macron tente d’en minimiser l’ampleur. L’Express, par exemple, évoque une irritation des macroniens plutôt que de l’inquiétude. D’autres titres et analyses focalisent davantage sur ce qui sépare que sur ce qui rassemble. La Macronie prend de l’eau progressivement et les législatives prenant toute l’ampleur et le sens d’un troisième tour en faveur de la gauche mélanchoniste.

L’accord scellé entre la France Insoumise, le Parti socialiste, le Parti communiste et les Verts est qualifié d’historique par de nombreux observateurs et fait grincer des dents du côté des différentes droites.

Objectif, la majorité à l’Assemblée…

Si sur l’aspect programmatique, on peut parler de programme d’union minimaliste qui met en veille les grandes questions des divergences de fond(comme sur l’Union européenne), il en a été autrement sur la répartition des circonscriptions, évaluées en fonction des scores précédents mais aussi des possibilités et perspectives actuelles de chaque composante de cette alliance électorale. Une seule représentation par circonscription et qui devra susciter l’adhésion et le soutien de tous les autres.

Ainsi, le dispatching des circonscriptions de l’Hexagone a délimité les aires électorales des uns et des autres, hormis circonscriptions d’outre-mer et la Corse, ne faisant pas partie de cet accord électoral, ils sont laissés en «jachère», chaque parti soutenant la liste de son choix.

… et Mélenchon à Matignon ?

Une alliance qui a l’avantage de préfigurer les contours d’une majorité à l’Assemblée Nationale. De quoi imposer à Macron un premier ministre issue de la majorité parlementaire de la NUPES (Nouvelle union populaire écologique et sociale), Mélenchon en l’occurence, dans une cohabitation qui, au mieux, ne manquera pas d’escarmouches, au pire verra une crise politique inégalée dans l’histoire des cohabitations, mettant aux prises deux hommes obstinément décidés et qui ne se laissent pas faire. Macron, l’homme d’un système éperdument réfractaire au changement, et Mélenchon, l’homme d’une idée effrontément révolutionnaire.

Une chose est sûre, ce qui se profile actuellement ne laisse pas indifférent. Ni dans les états-majors politiques, y compris chez les dinosaures du PS, ni surtout dans l’électorat français. Et encore plus dans les rang du RN de Marine Le Pen et Reconquête d’Eric Zemmour, comme tétanisés en ce moment. Le RN ayant décidé de faire cavalier seul, se souvenant sans doute que Zemmour est un peu responsable du score du Marine Le Pen au 1er tour des présidentielles.

Enfin, le NPA de Philippe POUTOU, réfute l’idée de se joindre à la NUPES avec la présence d’un PS véritable frein à toute rupture avec les politiques libérales. Toutefois, les militants du NPA sont appelés à soutenir les candidatures de la Nupes en rupture avec le libéralisme.