Présidentielle 2024 : Le FLN, condamné à l'éternel recommencement - Radio M

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Présidentielle 2024 : Le FLN, condamné à l’éternel recommencement

Radio M | 25/04/24 17:04

Présidentielle 2024 : Le FLN, condamné à l’éternel recommencement

À l’approche du scrutin présidentiel anticipé du 7 septembre prochain en Algérie, le Front de libération nationale (FLN) semble une nouvelle fois empêtré dans un cycle d’immobilisme et d’incapacité à se réinventer. Malgré les gesticulations et les velléités de réforme périodiquement brandie, le vieux parti paraît condamné à l’éternel recommencement, reproduisant inlassablement les mêmes schémas d’un système politique à bout de souffle.

Les déclarations récentes du secrétaire général Abdelkrim Benmbarek en sont l’illustration parfaite. En annonçant que le comité central se réunira après la convocation du corps électoral « pour déterminer les modalités de participation », le dirigeant du FLN avoue implicitement une subordination aux diktats présidentiels. Une posture de suivisme désormais coutumière pour ce parti historique, privé d’ambition et de vision propre.

Bien que M. Benmbarek martèle que le programme du FLN « se rejoint » avec celui du président Tebboune, cela sonne comme un aveu d’impuissance idéologique et programmatique. Comment ce parti censé incarner l’âme nationaliste peut-il se réclamer d’une vision présidentielle qui, aux yeux de nombreux observateurs, peine à rompre avec les travers du passé ?

Les appels répétés du secrétaire général à instaurer une « stricte discipline partisane » et à « resserrer les rangs »trahissent les maux d’un parti rongé par les années de dérives internes et d’essoufflement démocratique. « Le temps de l’argent sale, des baltaguia (hommes de main) est révolu. Des individus qui n’avaient rien à voir avec le FLN sont passés par là », concède-t-il, reconnaissant les écueils d’un système sclérosé.

Malgré les annonces tonitruantes sur les réformes engagées, à l’instar de la tenue du 11e congrès ou l’installation d’un « comité des sages », le FLN semble enferré dans une logique de perpétuation, incapable d’embrasser un réel renouveau. Les tentatives de modernisation, comme le lancement d’une adhésion électronique « pour briser les pratiques clientélistes », ne sont que des cosmétiques dérisoires face à l’impératif d’une renaissance totale.

Au final, à l’heure d’affronter l’épineuse épreuve des urnes, le FLN apparaît comme un mastodonte sclérosé, prisonnier de ses vieux démons. Plutôt que d’incarner l’espoir d’une véritable rupture démocratique, ce parti demeure l’incarnation d’un système exsangue, condamné à l’éternel recommencement de ses errances passées. Une triste réalité pour une formation qui se targue d’être la « première force politique » d’Algérie.