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Droits de l’homme en Algérie : Amnesty fait un constat critique

Radio M | 07/04/21 15:04

Droits de l’homme en Algérie : Amnesty fait un constat critique

Amnesty International n’est pas contente de la situation des droits de l’homme en Algérie. Dans son rapport annuel publié mercredi, elle a fait un constat critique.

Animant en ligne une conférence de presse à cette occasion, la directrice d’Amnesty International Algérie, Hassina Oussedik, a souligné la dégradation de la situation des droits de l’homme en Algérie durant la période du confinement.

“Des manifestants, des journalistes, des militants et de simples citoyen.ne.s ont été pris pour cible pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d’expression. Les cas de violences contre les femmes et des féminicides ont augmenté pendant la pandémie de Covid-19”, déplore-t-elle.

D’après elle, la pandémie de Covid19 et les mesures prises par les autorités ont aggravé les violations des droits humains en Algérie, notamment les atteintes aux libertés fondamentales et les violences à l’encontre des femmes.

Des détention qui exposent les détenus au risque de contracter le Covid-19

“En 2020, les autorités ont continué à arrêter et à poursuivre en justice des manifestants, des journalistes et des militants ou de simples citoyens pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d’expression. Certain.nes ont été placés en détention les exposant au risque de contracter le Covid-19”, a-t-elle aussi constaté. 

Pour la directrice d’Amnesty Algérie, toutes les personnes détenues simplement pour avoir exprimé leurs opinions pacifiquement doivent être libérées immédiatement et sans condition.

“Les autorités algériennes doivent rompre avec leurs pratiques répressives en matière de libertés fondamentales et réformer la législation nationale afin de garantir une justice indépendante et équitable pour toutes et tous », a déclaré la directrice de l’ONG.

En ce qui concerne les allégations de torture, elle dira que Amnesty International a recueilli des informations concernant les cas d’au moins trois militants arrêtés et placés en détention qui auraient été torturés ou subi des mauvais traitements.

“Les autorités doivent enquêter sur toutes les allégations de torture et mauvais traitements”

‘’Les autorités doivent veiller à ce que des enquêtes impartiales, indépendantes soient menées sur toutes les allégations de torture et d’autres mauvais traitements, que leurs conclusions soient rendues publiques et que les auteurs présumés de ces actes soient traduits en justice. D’autre part, les autorités avaient annoncé l’ouverture d’enquêtes sur les circonstances de la mort de Mohamed Tamalt, Kamel Eddine Fekhar et Ramzi Yettou. A notre connaissance, à ce jour, aucune conclusion n’a été rendue publique’’ a déclaré Hassina Oussedik.

Sur la liberté de la presse, la représentante d’Amnesty en Algérie a mis l’accent sur la nécessité voire l’obligation de lever toutes les entraves dressées pour limiter cette liberté. ‘’Les autorités doivent promouvoir et protéger la liberté de la presse et permettre aux journalistes de faire leur travail de façon indépendante, sans aucune entrave ou intimidation. Recevoir et communiquer des informations fiables est vital et revêt une importance capitale en période de crise sanitaire car il permet de sauver des vies. Le journalisme ne devrait jamais être un crime punissable’’, a déclaré Hassina Oussedik.

En outre, Amnesty International appelle les autorités à protéger les femmes contre toutes les formes de violences.