Le tribunal criminel militaire a rendu mardi un verdict sans appel dans l’affaire de l’ancien gendarme Mohamed Abdallah. Reconnu coupable des chefs d’inculpation “d’atteinte au moral de l’armée” et de “trahison”, il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. En revanche, le prévenu a été acquitté du chef “d’utilisation de moyens et technologies de l’information pour le compte d’une organisation terroriste”.

Cette affaire a pris une tournure médiatique dès 2018, lorsque Mohamed Abdallah, sergent-chef de la Gendarmerie nationale âgé de 34 ans, s’est réfugié à Alicante en Espagne avec sa famille. Depuis son exil, il a entamé une fronde virtuelle en diffusant sur les réseaux sociaux des vidéos dénonçant “les exactions et abus” présumés de responsables au sein de l’armée algérienne. Ses allégations ont rapidement suscité un large intérêt, sa page Facebook et sa chaîne Youtube enregistrant un afflux important d’abonnés.

Face à cette dissidence numérique, les autorités algériennes ont réagi en lançant en mars 2021 un mandat d’arrêt international contre Mohamed Abdallah. Elles l’accusaient alors “d’adhésion à un groupe terroriste ciblant la sécurité de l’État et l’unité nationale”, de “financement d’un groupe terroriste” et de “blanchiment d’argent dans le cadre d’une bande criminelle”. Après des démarches auprès de l’Espagne, l’ex-gendarme a été extradé en août 2021 puis placé en détention provisoire à Blida.