À l’occasion de la double commémoration du “printemps berbère” et du “printemps noir”, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a dénoncé la persistance de “l’ostracisme” frappant la dimension amazighe en Algérie.
Le 20 avril célèbre une double commémoration en Algérie : le “printemps berbère” et le “printemps noir”. En cette journée symbolique, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a rendu hommage aux militants pour “l’identité et les libertés” et honoré “la mémoire de ceux emportés par la folie et la haine d’un régime nourri à la mamelle de l’idéologie arabo-islamique”.
Bien que Tamazight ait été constitutionnalisée comme langue nationale et officielle, “fruit de tous ces sacrifices”, le RCD déplore que “les réformes nécessaires, en particulier dans le système éducatif et le monde de la communication” n’aient pas suivi. Au contraire, “tout porte à croire que le régime tente de reprendre d’une main ce qu’il a lâché de l’autre”.
La raison en est que “l’histoire de la revendication de l’identité et de la langue berbère porte en elle-même l’aspiration à la liberté et aux droits démocratiques”. Pour le pouvoir algérien, “le maintien de l’autoritarisme par le biais du dogme arabo-islamique est la garantie du maintien de son contrôle sur la société”.
Le communiqué dénonce ainsi “l’expulsion de Tamazight du système éducatif” qui est “un fait dans la majorité des wilayas. “L’ostracisme frappe la dimension amazighe” malgré son statut officiel. “Dans les institutions et la sphère publique, la culture berbère ne bénéficie pas du soutien et de la promotion nécessaire de l’État comme c’est le cas pour la langue arabe”.
L’exemple d’Air Algérie, lançant “une campagne d’arabisation” malgré ses millions de clients amazighophones, illustre cette marginalisation persistante. “Les citoyens dont la langue maternelle est Tamazight sont contraints d’attendre d’autres luttes et sacrifices pour être accueillis par un Ansuf yeswen et AZUL”.
Face à cette situation, le RCD réaffirme sa conviction que “seule une société de liberté, de justice et de souveraineté du peuple peut mettre fin à l’oppression et au sous-développement”. Il appelle à “l’instauration d’un véritable État de droit et d’un ordre démocratique, seuls gages de non-reproduction d’un système qui a jusque-là confisqué toutes les libertés”.
