Sans ambages, Mohammad Ben Salmane a déclaré dans une interview au mensuel américain The Atlantic qu’il ne se souciait nullement de savoir si le président Joe Biden a mal compris certaines choses à son propos. « Je m’en fiche, tout simplement » a-t-il fait remarquer.

Depuis la prise de fonction du nouveau président américain, MBS semble être dans le collimateur de l’administration US en raison de questions liées aux droits de l’homme, plus particulièrement la guerre au Yémen et la mort cruelle en 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, tué et démembré dans les locaux même du consulat du royaume saoudien à Istanbul. Les rapports des services secrets américains impliquent directement MBS comme commanditaire de cet assassinat, ce que ce dernier nie catégoriquement. « J’ai le sentiment que la législation en matière de droits de l’homme n’a pas été appliquée à ma personne… dira-t-il. L’article 11 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme stipule que toute personne est innocente jusqu’à ce que sa culpabilité soit prouvée »

Plutôt, il dira qu’il revenait au président américain « de penser aux intérêts de l’Amérique ». « Nous n’avons pas le droit de vous faire la leçon en Amérique. Il en va de même dans l’autre sens. » a-t-il précisé. Et de suggérer que Riyad pourrait réduire ses investissements aux Etats-Unis, estimé actuellement à 800 milliards de dollars. « De la même manière que nous avons la possibilité de renforcer nos intérêts, nous avons la possibilité de les réduire » dira-t-il dans une autre interview avec l’agence saoudienne de presse (SPA).

Enfin, deux éléments notables dans ses déclarations. Hors de question que le régime saoudien se transforme en une monarchie constitutionnelle: « l’Arabie Saoudite est une monarchie pure » assènera-t-il et sur la question d’Israël, il dira : « Nous considérons Israël comme un allié potentiel, mais avant cela, il devrait résoudre ses problèmes avec les Palestiniens ».