Détenus d'opinion : les grévistes de la faim "punis" par leur transfert à Saïd Abid et à Berrouaghia - Radio M

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Détenus d’opinion : les grévistes de la faim “punis” par leur transfert à Saïd Abid et à Berrouaghia

La Rédaction | 02/02/22 16:02

Détenus d’opinion : les grévistes de la faim “punis” par leur transfert à Saïd Abid et à Berrouaghia

La menace s’est concrétisée ce mercredi 2 février 2022, lorsque 23 détenus d’opinion en grève de la faim ont été transférés de la prison d’El Harrach à d’autres pénitenciers de Bouira et Médéa. Des avocats confirment le transfert. D’autres sources ayant requis l’anonymat affirment, pour leur part, que les détenus avaient été menacés de leur déplacement avant même de commencer leur grève.

En effet, « 13 détenus d’opinion en grève de la faim ont été transférés de la prison d’El Harrach vers la prison de Bouira et 10 autres, vers la prison de Berrouaghia, dans la wilaya de Médéa », indique le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).

Selon les premières informations rapportées par des avocats, les détenus grévistes Mohamed Tadjadite, Soheib Debaghi, Tarek Debaghi et Malik Reyahi ont été transférés à la prison Saïd Abid, dans la wilaya de Bouira, et le prisonnier d’opinion El Hadi Laasouli a, quant à lui, été conduit à la prison d’El Berouaguia.

Radio M a appris de sources fiables que certains de ces détenus ont été menacés par l’administration de la prison d’El Harrach, mercredi et jeudi passés, lors du dépôt des documents déclarant leur grève de la faim. « Si vous entamez cette grève de la faim, des bus de transfert vous attendront devant la porte », auraient dit des administrateurs de ladite prison à certains détenus d’opinion.

À noter qu’une quarantaine de détenus d’opinion algériens à la prison de El Harrach sont rentrés dans une grève de la faim ouverte le vendredi 28 janvier dernier. Une action destinée à manifester leur rejet des lourdes accusations pour lesquelles ils sont poursuivies.

La majorité des détenus qui ont décidé de mener cette grève sont accusés de terrorisme ou sont poursuivi dans le cadre de l’article 87 bis, qui stipule qu’il « est considéré comme acte terroriste ou sabotage, tout acte visant la sûreté de l’État, l’unité nationale et la stabilité et le fonctionnement normal des institutions par toute action ayant pour objet d’ […] -œuvrer ou inciter, par quelque moyen que ce soit, à accéder au pouvoir ou à changer le système de gouvernance par des moyens non constitutionnels, – de porter atteinte à l’intégrité du territoire national ou d’inciter à le faire, par quelque moyen que ce soit ». Un article considéré comme « une atteinte aux libertés individuelles et collectives » et « une criminalisation de l’action politique ».

Le Parquet général près la Cour d’Alger a démenti les informations indiquant l’existence d’une grève de la faim, mais le collectif d’avocats des détenus a répondu par un communiqué dans lequel il a confirmé le mouvement de grève de la faim.