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Des organisations internationales condamnent le lourd verdict contre Ihsane El Kadi

Radio M | 03/04/23 14:04

Des organisations internationales condamnent le lourd verdict contre Ihsane El Kadi

Le lourd verdict prononcé contre le journaliste Ihsane El Kadi et l’entreprise Interface Médias a fait réagir de nombreuses organisations de défense des droits humains et de la liberté de la presse dans le monde. Depuis l’arrestation du journaliste, en décembre dernier, elles n’ont pas cessé d’appeler à sa libération.

Le journaliste a été condamné, dimanche 2 avril, par le tribunal de Sidi M’Hamed, à cinq ans de prison, dont trois ans ferme et à une amende de 700 000 dinars. Le tribunal a également prononcé par contumace la dissolution de l’entreprise Interface Médias, éditrice de Radio M et de Maghreb Emergent, une amende de 10 millions de dinars, ainsi qu’une amende d’un million de dommage et intérêt à l’autorité de régulation de l’audiovisuelle (ARAV).

L’observatoire pour la protection des droits humains et la Fédération internationale des droits humains, le Centre International pour la Justice et la Défense des Droits Humains (ICJHR) ont condamné le verdict contre le journaliste et l’entreprise Interface Médias, éditrice de Radio M et de Maghreb Emergent.

« Cette condamnation fait suite à un procès manifestement inéquitable, nous la condamnons », a réagi la fédération internationale pour les droits Humains (FIDH).

« Comme si la lourdeur de la peine avait pour objet d’occulter la vacuité du dossier. Une démesure dans l’absurde. La négation de la justice », a réagi, de son côté, Christophe Deloire, Secrétaire général de Reporters Sans Frontières (RSF).  

Il faut rappeler qu’à la veille du procès du journaliste Ihsane El Kadi, l’organisation Reporters Sans Frontières avait déposé devant l’ambassade d’Algérie à Paris 13 000 enveloppes symbolisant le nombre de signatures recueillies par la pétition #FreeIhsaneElKadi.

Depuis l’arrestation d’Ihsane El Kadi la nuit du 24 décembre 2022 et la mise sous scellés des médias qu’il dirige, Radio M et Maghreb Emergent, des organisations de défense des droits humains et de la liberté de la presse n’ont pas cessé d’appeler les autorités algériennes à sa libération. Le 30 mars dernier, trois organisations, Mena Right Group, EuroMed Droits et l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains (FIDH-OMCT) avaient appelé, dans un communiqué, « les autorités algériennes à mettre fin à son harcèlement judiciaire et à le libérer immédiatement.”

Le 16 janvier, trois rapporteurs de l’ONU avaient appelé les autorités algériennes à libérer le journaliste. Dans leur correspondance, les experts de l’ONU ont demandé au gouvernement algérien de fournir des informations et des explications concernant six point, dont les motifs juridiques et factuels de l’arrestation du journaliste et la perquisition des deux médias Radio M et Maghreb Émergent ; et d’expliquer comment elles sont conformes aux obligations du gouvernement algérien en vertu du droit international des droits de l’homme.