Le lourd verdict de 5 ans de prison, dont 3 ferme, prononcé, dimanche, contre le journaliste incarcéré Ihsane El Kadi et contre l’entreprise Interface Médias, éditrice de Radio M et Maghreb Emergent, a suscité une vague d’indignation, notamment sur la toile.
Ancien cadre du Parti de la révolution socialiste (PRS) et membre du cabinet du président Mohamed Boudiaf en 1992, l’historien Hosni Kitouni, a réagi à cette condamnation via son compte Facebook. “La condamnation de Ihsane Elkadi, la fermeture de Radio M et toutes les conséquences du verdict, sont moralement, politiquement inacceptables”, estime-t-il.
“Elles me choquent et m’attristent. Voir notre pays sombrer dans de telles dérives n’augure rien de bon. Poursuivre dans cette voie, c’est aller droit au mur. Toute ma solidarité à Ihsane Elkadi, sa famille, et les travailleurs de Radio M”, écrit-il.
Nommé récemment rédacteur en chef du prestigieux journal “Le Monde Diplomatique”, le journaliste et écrivain, Akram Belkaid estime, pour sa part, que « la condamnation d’Ihsane El Kadi, ainsi que toutes les mesures coercitives prises à l’encontre de son groupe de presse, sont une infamie ».
« C’est une honte pour l’Algérie et un accablement pour toutes les Algériennes et tous les Algériens. Toute ma solidarité avec Ihsane El Kadi et sa famille », note Akram Belkaid.
« Le rouleau compresseur écrase tout espace de liberté et toutes voix libres » a réagi, de son côté, le défenseur des droits humains, Said Salhi. Le journaliste, Said Djafar, exprime, lui, sa tristesse pour une « justice dont les verdicts sont annoncés avant les procès ». « Solidaire avec Ihsane El Kadi, plus que jamais homme libre, homme de passion qu’aucune insulte des voyous programmés des réseaux ne peut atteindre », soutient Said Djafar.
Quant à l’avocat Nasreddine Lezzar, il s’ interroge sur les vrais raisons de la condamnation du journaliste et de ses médias. « Condamnations très lourdes pour Ihsane El Kadi et Interface Médias. Et si la justice expliquait ce qu’elle leur reproche concrètement ? », se demande-t-il.
“«ils » condamnent. « Ils » dissolvent. « Ils » répriment. « Ils » bâillonnent mais jamais, au grand jamais « ils » n’arriveront à faire disparaître l’idée de liberté ancrée pour toujours dans les gênes des amazigh (Hommes libres)”, écrit, pour sa part, le militant politique, Hakim Addad, sur son compte Facebook.
« Le colonialisme avant « eux » s’y est déjà cassé les dents. Il en sera de même pour « eux », tôt ou tard, nous y veillons. Ma totale solidarité à Ihsane El Kadi, ses enfants ainsi que son épouse et mon total soutien aux travailleurs-ses de Maghreb Emergent et Radio M », ajoute encore le militant et ancien détenu d’opinion.
Pour l’enseignante universitaire, Sabrina Zouagui, « Ihsane El Kadi est l’un des plus brillants esprits que ce pays ait enfanté». « Il vient d’être condamné à une lourde peine par ceux qui veulent le faire taire… Son courage les a désarmés.. il fallait bien qu’ils recourent à la stratégie de la terreur et de l’instrumentalisation de la Justice pour dompter un adversaire armé uniquement de la force de son verbe et de son patriotisme ! », affirme-t-elle avant de conclure: « El Kadi est un esprit libre, et aucune prison ne saurait venir à bout de son combat qui est notre combat à nous aussi… »
