Affaire Bounouira : réaction du pouvoir, médiatisation et enjeux, retour sur les fuites - Radio M

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Affaire Bounouira : réaction du pouvoir, médiatisation et enjeux, retour sur les fuites

La Rédaction | 18/01/22 19:01

Affaire Bounouira :  réaction du pouvoir,  médiatisation et enjeux, retour sur les fuites

L’affaire des fuites attribuées à l’ancien adjudant-chef à la retraite et ancien secrétaire particulier d’Ahmed Gaid Salah, Guermit Bouonuira a fait l’objet d’une profonde analyse par les invités du talk politique proposé par Radio M, Cinq sur cinq.

L’analyste Smail Maaref, le journaliste Hamid Ghoumrassa et l’avocat Said Zahi, ont commenté et analysé ladite affaire sur plusieurs plans. Le débat a commencé par la médiatisation du sujet. Le journaliste, s’est étonné du silence de la presse algérienne. Pour lui, les médias devaient trouver la meilleure manière de traiter ce genre d’informations. « Il fallait trouver la meilleure façon de traiter l’affaire Guermit Bounouira au lieu de tout ignorer et sans se laisser emporter par le contenu de la vidéo dans laquelle il y’a de lourdes accusations contre (Said Changriha), comme une ultime vérité. Car ceci est une erreur aussi ».   

Dans le même sillage, Hamid Ghoumrassa s’est interrogé sur le silence des autorités algériennes devant le flou qui a entouré cette affaire.  Pour lui, ce flou et ces amalgames sont dans l’intérêt du pouvoir algérien. « Plus l’affaire est compliquée plus la situation arrange le pouvoir ».  « Qui est dernière Bounouira ? Et quelle est la véracité de ce qu’il a dit ? » c’est avec ces questions sans réponses que le journaliste a laissé la parole à ses co-invités.

 Après la mort de Ahmed Gaid Salah en décembre 2019, Guermit Bounouira avait gagné la Turquie et aurait tenté d’obtenir sa naturalisation en échange de “documents confidentiels de l’armée algérienne, dont un listing des promotions d’officiers en 2019” a rapporté la presse.

A cet effet l’invité de Cinq sur cinq, Me Said Zahi pense que Guermite Bounouira, a frappé le fond de l’Etat algérien. Il a alors critiqué les gens qui ont salué ce que l’adjudant-chef a fait et s’est exclamé sur le fait que certain le considère comme un héros opposant. Pour lui ça ce n’est pas de l’opposition mais c’est une manière de détruire l’Etat algérien.

Les deux autres invités de Radio M, n’étaient pas d’accord en expliquant que Bounouira a plutôt parlé de la corruption des personnes et non pas de secret d’Etat. Mais les trois se sont entendu sur le fait que ce genre de fuites sont révélatrices de l’échec du système algérien, d’un grand conflit au sein du pouvoir et que ce qui se passe actuellement est une atteinte à l’institution militaire et au pays.

L’analyste Smail Maaref quant à lui, a souligné qu’il y a une exagération lorsque nous disons que « l’institution militaire est le pilier du pays ». « Non l’institution militaire n’est pas le pilier du pays mais c’est une institution comme les autres voir facultative » a-t-il ajouté. Pour lui, l’éducation, la culture et la production sont beaucoup plus importantes et ce sont t elles qui font la force d’un pays.

Une analyse plus profonde a été développée lors de l’émission Cinq sur cinq. Cliquez sur le lien ci-dessous.  

 rappeler que l’adjudant-chef à la retraite et ancien secrétaire particulier d’Ahmed Gaid Salah, Guermit Bounouira, a été condamné, le 10 janvier 2022, à la peine capitale par le tribunal militaire de Blida, où il est détenu depuis son extradition de Turquie, en juillet 2020.

Bras droit de l’ancien vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’armée décédé en décembre 2019, Bounouira est poursuivi pour « divulgation d’informations classées secret défense touchant aux intérêts de l’Armée nationale populaire (ANP) et de l’État ».