Yasmina Khadra fâche les réseaux sociaux algériens. L’objet du courroux ? Une vidéo resurgie des tréfonds, où l’écrivain à succès tient des propos polémiques sur l’identité nationale et la communauté kabyle. 

Dans cette séquence désormais virale, l’auteur francophone affirme refuser de dédicacer ses œuvres à ses lecteurs se présentant comme “Kabyles”. Une position radicale qu’il justifie par la nécessité de “constituer une seule nation” et d’éviter “de semer la vermine au sein du peuple”. Des propos qui ont rapidement attisé la fureur des internautes, y voyant une négation de l’identité kabyle et un amalgame douteux avec les mouvances séparatistes.

Face à l’ampleur de la polémique, Yasmina Khadra a tenté d’apaiser les tensions dans un message publié sur les réseaux sociaux. “Les Kabyles, je les aime, et ils le savent”, a-t-il martelé, précisant que ses déclarations visaient à dénoncer “cette dangereuse forme de ségrégation” et “le séparatisme en Algérie”. Un plaidoyer pour l’unité nationale teinté d’un avertissement solennel : “Il suffit d’un soupir pour déclencher la tempête”.

Cependant, nombreux sont ceux qui estiment que l’écrivain a manqué de nuances dans son expression, risquant de “confondre kabyles et militants” séparatistes. “Des sujets aussi sensibles ne doivent pas être traités avec des mots précis pour éviter les amalgames”, soulignent certains observateurs.

Dans sa défense, Yasmina Khadra a rappelé qu’il avait tenu un discours similaire à Tizi Ouzou, fief de la communauté kabyle, et dans l’un de ses romans. “Je me préoccupe des périls qui gravitent autour de notre nation si fragile et manipulable”, a-t-il plaidé, estimant qu’il était de son “devoir”de s’opposer à “ce genre de reniement de soi”.

Si les intentions de l’auteur semblent louables, force est de constater que ses propos ont ouvert une boîte de Pandore aux répercussions imprévisibles. Dans une Algérie en proie aux tensions identitaires, les mots ont un poids, et même un écrivain chevronné comme Yasmina Khadra n’est pas à l’abri d’un faux pas rhétorique. Une leçon de prudence pour tous ceux qui s’aventurent sur ces terrains minés.