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Procès: poursuite de l’audition des témoins dans le procès des Benhamadi

Radio M | 18/11/20 12:11

Procès: poursuite de l’audition des témoins dans le procès des Benhamadi

Depuis lundi se tient au tribunal de Sidi-Mhamed, le procès des frères Benhamadi propriétaire du groupe Candor.

Hier, la justice s’est intéressée à la société pharmaceutique “GB Pharma”, une filiale du groupe Candor. Le volet touche à la réalisation d’une usine dans la zone industrielle de Sidi Abdallah (Ouest d’Alger) et à l’importation des médicaments. La société a été gérée par l’ancien ministre, Moussa Benhamadi, poursuivi lui aussi dans cette affaire comme accusé principal, à l’encontre duquel l’action publique s’est éteinte par la mort de l’inculpé, après sa contamination en prison par le Covid-19.

Deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ainsi que de l’ancien ministre des Travaux publics, Abdelghani Zaalane sont également impliqués dans cette affaire.

Le juge du pôle national financier et économique près le tribunal de Sidi M’hamed a débuté l’audience par l’audition du témoin dans cette affaire, Omar Benhamadi, frère du gérant de “GB Pharma”, le défunt Moussa Benhamadi.

M.Omar Benhamadi a affirmé, dans ce cadre, que la société “n’a pas bénéficié des privilèges fiscaux ou douaniers depuis sa création en 2011” et que “sa création s’est faite dans le cadre de la loi après examen du dossier d’investissement au niveau du Conseil national de l’investissement (CNI) et de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI)”.

Il a en outre indiqué que son frère, qui occupait le poste de ministre de la Poste et des Télécommunications, “n’a pas utilisé son influence ni intervention auprès des deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, afin de bénéficier de privilèges et de facilitations au profit du projet pharmaceutique”, mettant en exergue que les crédits “ont été accordés à la société dans le cadre de la loi et ne dépassaient pas le montant fixé par l’ANDI, soit 488 milliards de centimes”.

Puis se fut aux tour du procureur de la République de prendre la parole et de s’interroger sur la raison de changement de la nature de la société “GB Pharma” d’une Société à responsabilité limitée (SARL) à une société par actions (SPA), et du gérant, en sus de la non demande de bénéficier de l’assiette foncière du projet pour trois ans, ajoutant que la valeur du projet était, au début, estimé à 132 milliards de centimes en 2011, pour atteindre près de 488 milliards de centimes, en 2016.

Autre volet soulevé par la justice, la réalisation d’un centre pour les brûlés à Skikda, remporté par la société “Travocovia”, dont le propriétaire est Omar Benhamadi et qui n’a jamais vu le jour.

Campagne de Bouteflika

D’autre part, Omar Benhamadi a nié détenir une quelconque information sur la participation de son frère, feu Moussa Benhamadi, représentant du groupe Benhamadi dans le financement de la campagne électorale de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, à hauteur de 5,8 milliards de centimes.

Puis se fut au tour de l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia d’être entendu par visioconférence depuis la prison de Abadla à Béchar où il est détenu, concernant les mêmes affaires dont il est l’un des accusé aux côtés de l’autre ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal et de l’ancien ministre des Travaux publics Abdelghani Zaâlane, qui étaient eux présents à l’audience.

Le tribunal a également entendu le témoignage de l’ancien ministre de la Jeunesse et des sports, Mohamed Hattab, en sa qualité de secrétaire général de la wilaya d’Alger au moment des faits. Il a confirmé avoir signé une décision d’octroi d’un contrat de concession au groupe Benhamadi pour bénéficier d’un terrain au niveau de la nouvelle ville Sidi Abdallah, précisant que le Comité d’assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régularisation du foncier, qui est présidé par le wali qu’il a représenté à la réunion à l’époque, avait reçu 50 dossiers d’investissement, dont celui du groupe Benhamadi.

Quant aux autre témoins dans cette affaire, l’ancien wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, l’ancienne ministre de la Poste et des télécommunications, Imane-Houda Feraoun, et l’ancien ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, ils étaient absents à l’audience.