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Suspension du PST, une solidarité nationale et internationale

La Rédaction | 21/01/22 16:01

Suspension du PST, une solidarité nationale et internationale

Des organisations, personnalités, partis politiques nationaux et internationaux continuent a exprimer leur solidarité avec le Parti socialiste des travailleurs (PST) qui a été victime d’une sévère décision du Conseil de l’Etat, hier, jeudi 20 janvier 2022. Le PST est désormais suspendu et ses locaux fermés par les autorités !

En effet le Conseil d’Etat a ordonné hier la suspension temporaire des activités du PST et la fermeture de ses locaux. « C’est une décision politique qui constitue un grave précédent et une intolérable atteinte au multipartisme et aux libertés démocratiques en Algérie » a réagit le parti.

“Le combat continue”

Le secrétaire national du parti algérien de gauche , Mahmoud Rechidi a souligné que leur « combat au sein des travailleurs et au sein du peuple pour les libertés et la justice sociale continue ! ». « Notre combat internationaliste, anticapitaliste et pour le Socialisme continue aussi ! » a écrit le chef du parti.  

Lors de son passage à l’émission Offshore proposée par Radio M, mercredi, Mahmoud Rachidi est revenu sur cette affaire de décision du Conseil de l’Etat concernant son parti. Il avait signalé que ses camarades et lui militaient pour un programme pour lequel ils ne cesseront jamais de lutter, « tout en gardant l’espoir que la loi soit appliquée et que le parti poursuive son parcours ».

“le tort d’avoir pris parti en faveur du Hirak”

Finalement, la justice algérienne a décidé, jeudi, de “suspendre temporairement les activités du parti et de fermer ses locaux”. La décision a été prononcée par le Conseil d’Etat qui a traité une plainte du ministère algérien de l’Intérieur reprochant à cette formation de la gauche algérienne, active depuis 1989, “la non tenue de son congrès de mise en conformité dans les délais”. Des reproches complètement démenti par le parti qui dit avoir prouvé dans les délais que le PST s’est bel et bien conformé à la loi.

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), n’a pas tardé à réagir.  Elle a exprimé son indignation contre « la dissolution du PST ». Pour la ligue cette procédure « une première depuis la décennie noir, un précédent grave, un vrai scandale ».

« Le PST Parti socialiste des travailleurs, un des acquis d’octobre 88, parti de plus de trente ans d’existence est dissous, ses locaux sont mis sous scellés sur une plainte du ministère de l’intérieur » s’est exclamé la LADDH.

Pour la ligue algérienne des droits de l’homme, le seul tort du PST «  est d’avoir pris parti en faveur du Hirak, des luttes sociales et des travailleurs, du changement démocratique et pacifique ».

“Solidarité inconditionnelle”

De son côté le Parti des travailleurs (PT), trouve que cette décision est « d’une gravité sans précédent considérant les motifs inconsistants et étranges invoqués. Elle marque un tournant politique qualitatif sur le terrain des atteintes aux acquis démocratiques. Mais quelle est donc cette dualité politique ? »

« Que la direction et les militant du PST soient assurés de notre solidarité inconditionnelle dans le combat qu’ils mèneront pour la réappropriation de leur droit à l’organisation politique en toute indépendance » a annoncé le PT dans un communiqué rendu public ce vendredi matin.

“Appel aux mouvements ouvriers à l’international”

À l’international, le  Nouveau parti anticapitaliste (NPA), qui est un parti politique français d’extrême gauche, a condamné cette décision dans un communiqué rendu public les dernières 24 heures. « Le NPA et son candidat Philippe Poutou condamnent la répression contre le PST, nouvelle atteinte au multipartisme et aux libertés démocratiques en Algérie, quelques jours après la condamnation à deux ans de prison de Fethi Ghares, coordinateur du Mouvement démocratique et social (MDS) » li-t-on dans le communiqué.

Le NPA inquiet pour les membres du PST qui « sont désormais en danger d’arrestation dans une Algérie où des militantEs, des journalistes et des manifestantEs sont régulièrement emprisonnés », a fait un appel à la solidarité international avec le PST. « Nous appelons toutes les organisations du mouvement ouvrier à s’opposer à l’étouffement des libertés démocratiques en Algérie, et à refuser toute répression par le régime en place contre les militantEs qui le contestent et construisent les mobilisations » note le NPA.

Plusieurs sujets d’actualité ont été abordés avec Mahmoud Rechidi lors de notre émission Offshore que nous vous invitons à suivre dans le lien ci-dessous.