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Selon Reuters, Huawei a livré des équipements informatiques américains à l’Iran

La Rédaction | 03/03/20 10:03

Selon Reuters, Huawei a livré des équipements informatiques américains à l’Iran

Le Chinois Huawei Technologies a violé l’embargo commercial américain imposé à l’Iran, rapporte Reuters sur la foi de documents internes produits par cette entreprise et auxquels elle a eu accès.

Ces documents, précise l’agence de presse, ont été produits en 2010 et concernent l’envoi à l’opérateur de téléphonie mobile iranien Mobile Telecommunication Co d’équipements informatiques fabriqués notamment par l’américain Hewlett-Packard (serveurs informatiques, commutateurs, etc.), ainsi que de logiciels, dont des logiciels produits par Microsoft Corp.

Reuters n’a pas rapporté, pour l’instant, de réaction officielle à ces révélations de la part de Huawei, dont un porte-parole s’est contenté de déclarer que le géant chinois respecte « toutes les lois et réglementations applicables dans les pays et régions où [il opère], y compris toutes les lois et réglementations relatives aux contrôle des exportations et aux sanctions des Nations unies, des Etats-Unis et de l’Union européenne ».

Pour rappel, les Américains accusent Huawei d’avoir monté un stratagème juridico-financier afin d’exporter vers l’Iran des produits et des technologies américains dont la vente à ce pays est interdite par les lois américaines.

Ces accusations se basent notamment sur des dépêches de Reuters publiées en 2012 et 2013 et indiquant qu’une filiale du géant chinois a proposé en 2010 de vendre à l’Iranien Mobile Telecommunication Co pour 1,3 million de dollars équipements informatiques Hewlett-Packard.

La firme chinoise a toujours démenti avoir violé les sanctions américaines contre l’Iran.

Guerre commerciale US contre Huawei

Ces accusations à l’encontre de Huawei sont actuellement traitées par la justice américaine. Elles prennent aujourd’hui un relief particulier dans un contexte où les Etats-Unis mènent une guerre commerciale féroce contre ce major des équipements de télécommunications afin de réduire ses futurs parts de marché dans les systèmes de communication mobiles de cinquième génération (5G).

Cette guerre commerciale se mène notamment à travers des pressions sur les alliés européens des Etats-Unis pour les convaincre d’exclure Huawei du marché prometteur de la 5G.

En France, par exemple, selon Les Echos, « les opérateurs télécoms sont encouragés à se tourner vers les équipementiers européens pour bâtir leurs réseaux 5G ». L’ambassade de Chine a réagi à ces pressions en menaçant de mesures de rétorsion en cas de discriminations à l’égard de cette firme.

L’argument principal brandi par les Américains pour convaincre leurs alliés de boycotter Huawei est que la loi en Chine autorise l’Etat à demander aux sociétés chinoises dans le monde de lui livrer des informations sur leurs activités, ce que les Américains assimilent à de l’espionnage.

Huawei réagit à ces pressions en rappelant que l’exclure de l’énorme marché de la 5G reviendrait à exercer à son encontre une « discrimination » injustifiée.

Dans une récente interview accordée aux Echos, Linda Han, vice-présidente des affaires publiques de Huawei, a estimé qu’exclure cette firme de la 5G « nuirait aux intérêts de toute l’industrie française » se disant certaine que « la France ne fera pas ce choix-là ».