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Quel gouvernement pour Tebboune ?

Lynda Abbou | 26/06/21 15:06

Quel gouvernement pour Tebboune ?

Comme le veut la tradition et la Constitution algérienne, Abdelaziz Djerad, a remis la démission de son gouvernement au chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune, suite à la proclamation des résultats définitifs des élections législatives du 12 juin 2021 par le Conseil constitutionnel.

« Je vous fais part de mon plein soutien dans la démarche que vous entreprenez pour mettre en œuvre votre programme ambitieux et prometteur pour l’édification de l’Algérie nouvelle », a déclaré Djerad en remettant sa démission à Tebboune. 

Ce dernier a de son côté chargé, jeudi, Abdelaziz Djerad de gérer les affaires courantes dans l’attente de la désignation d’un nouveau gouvernement. « Je vous remercie des efforts que vous avez consentis dans une conjoncture difficile. Je sais que le gouvernement a fait face à des situations difficiles, la première étant la pandémie du coronavirus » a ajouté le chef de l’Etat dans sa réponse.

Sans laisser apparaitre sa volonté de garder Djerad ou de nommer un nouveau premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé l’ouverture des consultations avec les partis politiques qui ont gagné les élections législatives du 12 juin passé. Il a annoncé qu’il les recevra selon l’ordre des résultats définitifs annoncés par le Conseil constitutionnel, à partir de ce samedi, et ce en prévision de la formation du nouveau gouvernement.

Ces consultations laissent à penser que Tebboune souhaite un gouvernement de coalition. En d’autres termes, toutes les formations politiques et les indépendants, seraient représentés dans le prochain gouvernement.

Dans une première réaction le Mouvement de la société pour la paix (MSP), présidé par Abderrazak Makri, a appelé à un gouvernement d’union nationale. Le parti a également appelé le pouvoir à un « dialogue stratégique concernant le présent et l’avenir du pays ».

Contacté par Radio M, le militant et cadre du parti El Bina, Saad Sdara, a indiqué que son parti propose un « gouvernement de partenariat politique », pour que toutes les formations politique soient « partenaires dans le programme, la stratégie mais surtout dans la solution à la crise que vit le pays ». « Tout le monde est concerné. Tout le monde doit participer à trouver une solution à la crise. Nous devons commencer ensemble une nouvelle étape » a-t-il ajouté.

D’après lui, le président du parti, Abdelkader Bengrina exposera devant Tebboune plus de détails sur l’apport que El Bina pourra ajouter au gouvernement. « Nous avons une proposition concernant la formation du prochain gouvernement et nous allons accepter ce qui va être proposé comme postes à notre parti dont le poste du premier ministre. Nous avons les compétences pour ça » a ajouté Saad Sdara.

Le militant et ancien chef du groupe parlementaire du Parti front de libération nationale (PFLN), Khaled Bouleryah a déclaré à Radio M que son parti répondra favorable aux propositions du Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune. « Nous attendons la concertation avec le président Tebboune. Notre parti répondra favorable à ses propositions et nous travaillerons pour le programme qui assurera l’intérêt du pays » a ajouté le militant du PFLN.   

Radio M est entrée en contact avec des élus de listes indépendantes, qui ont expliqué que plusieurs parties les ont contactés pour des éventuelles alliances mais que rien n’est encore fait.

Ils ont indiqué par contre qu’ils ne travaillent pas comme groupe parlementaire mais qu’ils ont eu des séances de concertation. Ces élus ont également noté qu’ils ignorent comment les représentants des listes indépendantes ont été choisis pour rencontrer Abdelmadjid Tebooune ce samedi dans le cadre des consultations avec les partis politiques qui ont gagné les élections législatives ce mois de juin.

Concernant le gouvernement, ils nous ont confirmé que la majorité des indépendants ont pris la décision de soutenir le gouvernement et le premier ministre que le Chef de l’Etat proposera.

Reste que dans l’esprit de la nouvelle Constitution, puisqu’il n’y a pas de majorité parlementaire, Tebboune pourrait désigner un nouveau premier ministre, mais il peut aussi reconduire Djerad malgré les critiques qu’il a tenu contre le gouvernement avant son départ pour des soins en Allemagne début de l’année 2021.