Trois jours après la publication d’une chronique qui a suscité la polémique, le journaliste, Saad Bouakba, présente ses excuses et explicite son écrit évoquant la perception des autorités, des régions du pays, à travers l’implantation de projets. Une chronique mordante, ironique, dans laquelle certains y ont vu des clichés.
Dans cette chronique, qui continue à faire jaser, Saad Bouakba a écrit que la population de Djelfa, connue pour sa participation massive aux élections, a été promue de « troupeau moutonnier politique » aux « vaches politiques », après la décision des autorités d’implanter un projet qatari d’élevage de vaches dans la région de Berrine. Une opinion qui a donné lieu à beaucoup d’interprétations et enflammé les réseaux sociaux.
Certains internautes ont même appelé à la poursuite judiciaire du journaliste l’accusant de développer un discours « discriminatoire et de haine ». Dans un post Facebook, le président du MSP a violemment critiqué le journaliste.
Mais d’autres, en revanche, n’ont pas hésité à rappeler que Saad Bouakba, ancien directeur d’Echaab, journal public, est une grande plume en Algérie et que son écrit n’humilie en aucun cas la population de la wilaya de Djelfa.
Ils soutiennent que ses propos ont été déformés et utilisés contre lui dans le cadre d’une manipulation en raison notamment de ses positions hostiles au pouvoir algérien.
Pour les défenseurs du journaliste, il ne voulait que mettre en exergue les considérations régionalistes qui sous-tendent les politiques des autorités, d’autant qu’il a évoqué d’autres wilayas qui ont bénéficié de projets.
Dans un nouvel et long article, publié sur le site El Madartv, Saad Bouakba a assuré que ses propos ont été déformés par les « marchands des malentendus ». Il raconte son histoire avec la région et son estime à ses habitants avant de leur présenter des excuses.
«Je présente mes excuses à tous ceux qui m’ont mal compris.. Je peux aussi être responsable de ce malentendu, car après un demi-siècle de pratique du journalisme, ne m’est-il pas permis d’écrire quoi que ce soit qui puisse prêter à interprétation !? », écrit-il.
Moins de 24h après la publication de sa chronique, des représentants de la société civile de la wilaya de Djelfa ont interpellé, dans un communiqué rendu public, le Directeur général de la sécurité national (DGSN), concernant cette affaire. « On vous demande d’intervenir au nom de la loi et nous avons confiance en vous puisque nous allons le poursuivre en justice afin qu’il soit puni».
Une démarche qui n’a pas manqué aussi de susciter l’étonnement de certains qui la considèrent comme une entrave à la liberté de la presse.
Ce n’est pas la première fois que le journaliste chevronné Saad Bouakba fait parler de lui. En septembre 2019, l’ex-député de Tébessa et ex-secrétaire général du FLN, Mohamed Djemai, a été incarcéré suite à une plainte intentée contre lui par le journaliste Saad Bouakba pour « insultes » et « menaces ».
