La sortie médiatique inattendue de l’ex-député Nordine Ait Hamouda en s’attaquant à l’émir Abdelkader, Ahmed Ben Bella, Messali El Hadj et l’ex-président Boumediene a provoqué une polémique interminable sur les réseaux sociaux et sur la scène politique.
En effet, l’ancien cadre du RCD a qualifié, lors d’une émission à El Hayat TV ces figures historiques de l’Algérie, de « traitres ». « Tous les auteurs français le qualifient d’ami de la France. Tout le monde sait que l’Emir Abdelkader s’est rendu à la France. Tous ses enfants, ses petits-enfants et sa veuve ont reçu des pensions de la part de l’Etat français. Lui-même a reçu la légion d’Honneur de la part de l’Etat français. Tout cela suffit amplement pour savoir que l’Emir Abdelkader est un traitre », a-t-il déclaré à la chaine de télévision privée. Malgré ses propos sur l’ensemble des personnalités historiques, c’est sa déclaration sur l’émir Abdelkader qui a fait le plus réagir.
Ainsi, en plus du tollé provoqué sur les réseaux sociaux, la famille de l’émir Abdelkader a annoncé un dépôt de plainte contre Nordine Ait Hamouda. Par ailleurs, un des arrières petits fils de l’émir s’est montré plus prudent et défend « la liberté d’expression ».
Lors de son passage sur la chaine de télévision Echourouk TV, l’émir Jafar Elhassani Eljazarey, arrière petit fils de l’émir Abdelkader avait déclaré que « nous sommes pour la liberté d’expression. Mais les mensonges concernant les prétendus salaires versés pour notre famille par l’Etat français ne relève pas de la liberté d’expression. Nous allons déposer plainte pour prouver aux algériens qu’il s’agit d’un mensonge ».
Concernant ce qu’il a qualifié de « propos racistes » de certaines réactions, il a ajouté que « de grandes personnalités kabyles de l’époque ont lutté avec l’émir et une grande partie a pris le chemin de l’exil avec lui ».
Makri rétorque à Ait Hamouda
Le président du MSP, Abderrazak Makri a sauté sur l’occasion et promet une « réponse cinglante » au fils du Chahid Amirouche Ait Hamouda. « Ce qu’a dit Ait Hamouda est injuste. Il démontre une grande ignorance des vérités historiques. Ces insultes contre l’émir Abdelkader, Messali El Hadj et Boumediene sont faites sur une base idéologique qui aggravera les polarisation et les troubles sociaux dans notre pays », a-t-il écrit sur son compte Twitter avant de promettre une réponse plus explicite ultérieurement.
Cette sortie médiatique ne cesse de provoquer des réactions de plusieurs acteurs. Il est, par contre, difficile de croire qu’il s’agit d’un simple avis de l’ex-député du RCD. Le timing et l’actualité n’a aucune relation avec ce sujet. Cette « guerre des mémoires » sort ainsi de nouveau pour occuper la scène nationale. Il est aussi impossible pour le moment de connaitre les motivations d’Ait Hamouda ainsi que les tenants et aboutissants de cette « escalade médiatique » contre des personnalités historiques qui n’ont cessé de faire l’objet de critiques et de polémiques en dehors de la sphère scientifique. Cette dernière est reléguée au second plan alors qu’elle a pour mission de clarifier les questions historiques. L’histoire reste un sujet de conflictualité politique en Algérie alors que les historiens demeurent marginaliser de ce débat important pour les algériens.
