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Présidentielles anticipées : les premières réactions

Radio M | 21/03/24 22:03

Présidentielles anticipées : les premières réactions

Contre toute attente, la présidence de la République a annoncé ce jeudi la tenue d’une élection présidentielle anticipée. Initialement prévue pour le mois de décembre 2024, ce rendez-vous a été avancé de trois mois (07 septembre prochain). Une décision qui prend de court tous les observateurs d’autant plus que les spéculations allaient bon train autour d’un éventuel report.

Qu’est ce qui peut bien justifier cette décision ? Faute d’éléments d’information fiables et connaissant le fonctionnement du système, il serait difficile de saisir, pour l’heure, les motivations à l’origine de cette surprenante décision.

Dans un post sur son compte Facebook, le politologue Mohamed Hennad s’est interrogé sur la « nature » de cette réunion, vu qu’elle ne s’appuie sur aucun cadre institutionnel. Selon lui, cette réunion prend les formes d’un conseil de sécurité, ce qui suggère « un potentiel danger ». « Rien ne justifie une réunion pour l’étude des préparatifs à l’l’élection présidentielle, cela relève des prérogatives du gouvernement et de l’ANIE », observe-t-il.

Pour l’enseignant universitaire, la décision de Tebboune d’avancer les élections s’apparente à une « démission qui ne dit pas son nom ». Une démission qui pourrait être motivée par « des soucis de santé ou par l’exacerbation de la crise au sommet de l’Etat ». « Une idée qu’accrédite la présence du président du conseil constitutionnel et les mines affichées par les présents d’après la vidéo », soutient-il.

Mêmes interrogations soulevées par Mahmoud Rachedi, le secrétaire général du Parti socialiste des travailleurs (PST), suspendu. « Pourquoi écourter le mandat de Tebboune de trois mois après avoir annoncé sa visite en France fin septembre/début octobre 2024 ? Pourquoi cette réunion et cette décision inattendue qui n’est pas du tout motivée ? », se demande –til

« Y a t-il de graves dissensions au sein du régime imposant une anticipation de la présidentielle ? Ou bien une ruse pour couper court à toute autre prétention et accélérer le rythme du basculement dans le 2eme mandat de Tebboune ?», interroge-t-il encore. En tout état de cause « le peuple est exclu de la prise de décision et les décideurs ne se sentent pas du tout obligés de lui rendre compte sur les motivations de leurs décisions !

» conclut-il.

Pour sa part, le journaliste politique, Nadjib Belhimer, considère que le jeu est « fermé ». Il estime que la programmation de la visite de Tebboune en France aurait motivé d’avancer la date des élections car dans les traditions un président, qui finit son mandat, ne peut engager le pays dans des relations stratégiques. « Dans les traditions, les candidats à l’élection présidentielle ne peuvent se rendre en France pendant la période électorale », explique-t-il.  

Pour lui, la campagne pour un second mandat a commencé depuis un certain temps déjà et cette décision n’est qu’une preuve supplémentaire que l’élection est « fermée ». « Une décision qui coupe l’herbe sous les pieds des partisans de la participation pour un éventuel changement », estime-t-il. 

En tout état de cause, les prochaines semaines nous renseigneront d’avantage des tenants et aboutissants de cette programmation d’un rendez-vous qui ne finit pas de surprendre.