Nouvelle-Calédonie : Macron conditionne la levée de l'état d'urgence par le retour à l’ordre - Radio M

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Nouvelle-Calédonie : Macron conditionne la levée de l’état d’urgence par le retour à l’ordre

Agences | 23/05/24 17:05

Nouvelle-Calédonie : Macron conditionne la levée de l’état d’urgence par le retour à l’ordre

Le président français, Emmanuel Macron, a exigé que tous les responsables calédoniens appellent à ‘’la levée des barrages dans les heures qui viennent’’ comme condition pour lever ‘’l’état d’urgence’’ et la reprise des négociations.

Le président de la République s’exprimait depuis Nouméa, la capitale de la Nouvelle-Calédonie – territoire français d’Outre-mer -, après avoir rencontré séparément les loyalistes et les indépendantistes.

L’archipel du pacifique est en proie à des violences depuis plus d’une semaine, en réaction au vote parlementaire actant un dégel du corps électoral. Le bilan toujours provisoire de ces violences est de six morts, dont deux gendarmes.

‘’Nous allons reprendre chaque quartier, chaque rond-point, chaque barrage’’, a promis Emmanuel Macron dans son discours retransmis en direct sur le compte X de l’Élysée. Il a annoncé en ce sens de nouveaux renforts sur l’archipel avec pour objectif ‘’le retour au calme et à l’ordre, dans les meilleurs délais.’’

Selon le locataire de l’Élysée, des membres du GIGN et des unités du RAID seront mobilisés, ‘’car plusieurs quartiers sont tenus par des émeutiers qui ont des techniques quasi insurrectionnelles qui ne permettent pas de rétablir l’ordre de manière classique’’, a-t-il expliqué.

Aussi, des hélicoptères ainsi que des blindés seront déployés dans les prochaines heures sur l’archipel, a-t-il annoncé.

Tous les responsables doivent appeler à ‘’la levée des barrages dans les heures qui viennent”. Lorsque cela sera fait, ‘’l’état d’urgence sera levé’’, a insisté Emmanuel Macron.

‘’Nous n’avons pas suffisamment repensé les jours d’après’’, a convenu le chef de l’Etat, après avoir rappelé l’application des accords de Nouméa en allusion aux trois référendums qui ont été organisés de 2018 à 2021.

‘’Les référendums sur l’indépendance n’ont pas permis d’apaiser les choses’’, a-t-il estimé.

La réforme du dégel électoral ‘’a une légitimité démocratique’’, a affirmé le chef de l’État. Et d’ajouter : ‘’Néanmoins, dans le contexte actuel, j’ai appelé les responsables à ne rien céder à la violence et à aller vers l’apaisement’’.

En signe d’apaisement, le dirigeant français a déclaré avoir ‘’pris l’engagement’’ que la réforme du corps électoral ‘’ne passe pas en force dans le contexte actuel et que nous nous donnions quelques semaines afin de permettre l’apaisement, la reprise du dialogue en vue d’un accord global.’’

Il a annoncé, en outre, l’installation prochaine d’une mission ‘’de médiation et de travail’’ sur l’archipel, menée par trois hauts fonctionnaires.

Répondant aux questions des journalistes, Emmanuel Macron a déclaré ‘’avoir fait le maximum d’efforts possibles pour parvenir à un retour au calme’’, appelant à ‘’l’esprit de responsabilité’’ des différents acteurs en Nouvelle- Calédonie.

Dans un mois, ‘’il sera assez simple de voir si le calme est revenu’’ et donc que les négociations peuvent reprendre, a souligné le président de la République.

Il a également fait savoir qu’il souhaitait que l’accord qui sera trouvé avec les forces politiques soit ‘’soumis au vote des Calédoniens.’’

Pour rappel, Emmanuel Macron est arrivé en Nouvelle-Calédonie mercredi soir (heure de Paris / jeudi matin heure de Nouméa), alors que l’archipel est secoué depuis plus d’une semaine par des violences inédites en 40 ans.

Les députés ont adopté la semaine dernière à Paris une réforme constitutionnelle qui vise à élargir le corps électoral aux scrutins provinciaux de la Nouvelle-Calédonie, à tous les natifs calédoniens et aux résidents depuis au moins dix ans. Les partisans de l’indépendance estiment que cette réforme risque de ‘’minoriser encore plus le peuple autochtone kanak’’.