Nouveau transfert du détenu d'opinion Brahim Laalami vers la prison de Tlemcen - Radio M

Radio M

Nouveau transfert du détenu d’opinion Brahim Laalami vers la prison de Tlemcen

Radio M | 11/04/24 14:04

Nouveau transfert du détenu d’opinion Brahim Laalami vers la prison de Tlemcen

Le détenu d’opinion Chameseddine Laalami dit Brahim a de nouveau été transféré, cette fois de la prison d’Ain Temouchent à celle de Tlemcen, située à des centaines de kilomètres de son domicile à Bordj Bou Arreridj. Ce déplacement s’inscrit dans une longue série de transferts que Laalami a subis au cours des deux dernières années.

Brahim Laâlami, de son vrai nom Chemseddine Laâlami, est né le 26 avril 1992 à Bordj-Bou-Arreridj dans une famille modeste et pieuse. Issu d’un quartier populaire d’Alger, il a été initié au Coran et à la langue tamazight dès son jeune âge. Passionné de musique chaâbi, il occupait son temps libre à jouer de la mandole et à composer des chansons relatant le quotidien difficile de sa génération.

Le 13 février 2019, dix jours avant le début du Hirak, Laâlami s’est opposé publiquement à un 5e mandat de Bouteflika, devenant rapidement l’un des jeunes activistes les plus dynamiques du mouvement citoyen. Cet engagement lui a valu de subir au moins 12 affaires judiciaires, 6 détentions, des agressions et même un enlèvement forcé pendant 5 jours.

En juin 2021, sous la pression et pour protéger sa famille également visée, il a tenté de rallier clandestinement l’Espagne par bateau mais a été secouru et refoulé vers l’Algérie malgré les risques. Arrêté en novembre 2022 à Aïn Témouchent, il a été condamné par le pôle pénal de Constantine à 5 ans de prison pour “trafic de drogue”, accusation difficile à prouver selon ses proches.

Après une grève de la faim de deux mois, sa famille a perdu contact avec lui pendant plus d’un mois avant d’apprendre qu’il avait été transféré à la prison de Ain Témouchent puis à celle de Tlemcen où il se trouve actuellement.

Les fréquents transferts de Brahim Laalami entre différentes prisons soulèvent de nombreuses questions. Certains observateurs y voient une stratégie des autorités pour l’isoler et briser sa détermination, malgré l’absence d’explications officielles.