Le militant Mohamed Tadjadit franchit une nouvelle étape judiciaire des plus délicates. En effet, la chambre d’accusation de la Cour d’Alger a décidé de le renvoyer devant le tribunal criminel de première instance, comme l’a annoncé mercredi son avocat Me Abdellah Heboul. 

Le détenu d’opinion doit faire face à de lourdes charges, puisqu’il est poursuivi notamment pour “apologie d’actes terroristes”, “utilisation de la technologie de communication pour soutenir les activités et organisations terroristes”, “outrage à corps constitués”, mais aussi “diffusion de publications nuisibles à l’intérêt national” et “incitation à l’attroupement”.

Cette décision intervient après l’arrestation de Tadjadit fin janvier 2024 et son placement en mandat de dépôt. Une fois de plus, ce sont ses prises de parole sur les réseaux sociaux qui sont visées par la justice, à l’instar d’une vidéo critiquant l’équipe nationale après son élimination de la Coupe d’Afrique. Depuis lors, l’activiste est détenu à la prison d’El Harrach, dans des conditions qui semblent pour le moins difficiles. 

Sa famille affirme d’ailleurs que Mohamed Tadjadit y a été “violemment agressé par un gardien”. Pire encore, “deux autres employés auraient ensuite témoigné en faveur du gardien, ce dernier accusant à l’inverse le détenu de l’avoir frappé”. 

Dans ce contexte tendu, le renvoi du militant devant la justice criminelle pour ces chefs d’accusation liés à son activisme n’est pas anodin. De nombreuses voix s’élèvent en effet pour dénoncer une instrumentalisation de l’appareil judiciaire à des fins politiques, visant à réduire au silence les figures du Hirak.