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Migration clandestine : la Méditerranée enregistre le trimestre le plus meurtrier des 6 dernières années

Radio M | 13/04/23 15:04

Migration clandestine : la Méditerranée enregistre le trimestre le plus meurtrier des 6 dernières années

La migration clandestine continue de coûter la vie aux jeunes, enfants et familles entières dans les eaux de la mer méditerranée. Du 1er janvier au 31 mars 2023, pas moins de 441 migrants ont trouvé la mort en essayant de rejoindre les rives sud de l’Europe, selon un bilan de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), publié mercredi.

Ce bilan, le plus meurtrier depuis 2017, s’est encore alourdi peu après l’annonce de la mort de dix personnes dans le naufrage de leur bateau au large de la Tunisie, selon les garde-côtes tunisiens.

Ce lourd bilan s’explique notamment, selon l’OIM, par la multiplication des traversées. Depuis le début de l’année, 31 192 migrants ont atteint l’Europe en empruntant cette route, contre près de 8 000 durant la même période en 2022, selon l’agence onusienne.

De son côté, l’Agence européenne de surveillance des frontières, Frontex, estime que les traversées illégales de frontières en Méditerranée centrale ont atteint presque 28 000 au premier trimestre 2023, soit trois fois plus que durant la même période de 2022.

L’OIM précise que les retards dans les opérations de recherche et de sauvetage ont été un facteur déterminant dans, au moins, six accidents depuis le début de l’année, entraînant la mort d’au moins 127 personnes sur les 441. “L’absence totale de réponse au cours d’une septième opération de sauvetage a coûté la vie à, au moins, 73 migrants”, ajoute l’organisation onusienne. Les migrants utilisant cette route sont originaires le plus souvent de Côte d’Ivoire, de Guinée et du Pakistan.

“Avec plus de 20 000 décès enregistrés sur cette route depuis 2014, je crains que ces décès aient été normalisés”, s’inquiète le chef de l’OIM, Antonio Vitorino. “La crise humanitaire persistante en Méditerranée centrale est intolérable”, martèle-t-il, ajoutant que “les retards et les lacunes dans les opérations de recherche et de sauvetage menées par les États coûtent des vies humaines”.

L’agence des Nations unies enquête également sur plusieurs cas de bateaux portés disparus, où il n’y a aucune trace de survivants, de débris et où aucune opération de recherche et de sauvetage n’a été menée. Quelque 300 personnes à bord de ces bateaux sont toujours portées disparues, a indiqué l’organisation.

Avec AFP