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Mesures d’apaisement : le refus obstiné des autorités

Radio M | 24/02/24 17:02

Mesures d’apaisement : le refus obstiné des autorités

Malgré l’institution du 22 février, date du début de la « révolution pacifique », comme « Journée nationale de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie », force est de constater que les autorités ont ignoré superbement le cinquième anniversaire du Hirak. Hormis quelques évocations par de rares médias de ce moment historique, aucune célébration ni aucun geste d’apaisement n’ont été entrepris par les autorités.

Contrairement aux premiers anniversaires, où ils ont publié des articles mentionnant fièrement les immenses marches populaires qui ont ébloui le monde par leur pacifisme et civilité et du « rôle de l’armée dans le maintien de l’unité du pays », les médias officiels ont allègrement passé, cette fois-ci, sous silence cet évènement inscrit pour longtemps dans la mémoire de la Nation.

Alors que peu après son accession à la magistrature suprême, le Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, qui ne rate jamais l’occasion pour parler de « Hirak béni », accordait une sorte de grâce au profit des détenus d’opinion, plus de 30 détenus d’opinion avaient bénéficié le 19 février 2021 d’une liberté provisoire , cette mesure touche de moins en moins les nombreux détenus d’opinion qui croupissent en prison. En témoigne, l’absence de grâce à l’occasion de l’anniversaire du Hirak, tout comme lors de la célébration du 1er novembre et 05 juillet.  Pis encore, à la veille de cette anniversaire, les autorités ont procédé à une vague d’arrestation d’activistes politiques pendant toute la semaine. Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), plusieurs parmi ont été condamnés à la prison ferme.

En dépit des appels de certains politiques et d’autres organismes internationaux, les autorités n’affichent aucune volonté pour prendre des mesures d’apaisement, ni pour engager un dialogue sérieux avec les forces vives de la Nation pour élaborer une stratégie de sortie de crise. A ce jour, la répression semble constituer l’unique réponse aux aspirations populaires exprimées à l’occasion des marches du Hirak. Entamée avec une vague d’arrestations qui a touché des dizaines d’activistes, cette stratégie visant à étouffer toute tentative de résurrection de ce mouvement qui a ébranlé le régime des mois durant, s’est étendue aux associations dont deux, la LADDH et RAJ, ont été dissoutes et aux partis politiques, comme le PST et le MDS qui ont vu leurs activités suspendues. A cela s’ajoute le verrouillage qui a ciblé les médias comme Radio M dont la société a été dissoute et les travailleurs poussés au chômage.

Dans ce contexte de fermeture, l’opposition ainsi que certaines figures politiques continuent, cependant, a plaider en faveur de mesures d’apaisement. C’est le cas notamment de la Secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, qui a rencontré Tebboune récemment.

Elle avait déclaré à la presse qu’elle a évoqué, entre autres, la situation politique interne du pays. Hanoune a affirmé qu’elle a plaidé en faveur de mesures d’apaisement en direction des détenus politiques, mais aussi pour l’ouverture du champ médiatique, notamment public, ce qui pourrait, selon elle, constituer un catalyseur pour le reste de la corporation.