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Maroc : le journaliste incarcéré, Soulaimane Raissouni en grève de la faim depuis 7 jours

Radio M | 06/03/24 14:03

Maroc : le journaliste incarcéré, Soulaimane Raissouni en grève de la faim depuis 7 jours

L’état de santé du journaliste marocain incarcéré, Soulaimane Raissouni, s’est dégradé après une semaine de grève de la faim, a indiqué son épouse via une publication sur les réseaux sociaux.

En effet, Soulaimane Raissouni, emprisonné depuis 2020, observe une nouvelle grève de la faim depuis jeudi 29 février 2024, pour protester contre la confiscation d’un courrier adressé à un écrivain ukrainien, a fait savoir, sa famille. La prison locale Aïn Borja où il est détenu, avait estimé qu’elle était en droit de contrôler « les lettres émises et reçues par les détenus ».

Dans une mise au point, l’administration de la prison avait indiqué avoir consulté le contenu de la correspondance adressée par le détenu à « une partie étrangère ». Elle aurait « constaté qu’elle contenait des propos injurieux et diffamatoires, ainsi que de fausses informations ». La lettre a été saisie et soumise aux autorités judiciaires compétentes.

De son côté, le Comité de soutien aux détenus d’opinion et aux victimes de violations de la liberté d’expression au Maroc a exprimé samedi sa solidarité avec le journaliste, tout en faisant part de son inquiétude. Dans un communiqué, il dit avoir relevé un non-respect de « nombreux droits fondamentaux, notamment la destruction de ses livres et de ses lettres, ainsi que le manuscrit de son projet d’ouvrage ».

Le dernier fait en date ayant décidé le journaliste à entamer sa grève de la faim, selon le comité de soutien, est « l’interception d’une correspondance de sa part, en réponse à une lettre qu’il a reçue de l’écrivain et romancier ukrainien Andreï Khourkov, dans le cadre de la campagne de soutien aux auteurs détenus, lancée par PEN International ».

« La situation de Soulaimane Raissouni ne peut plus continuer. Face à l’acharnement de mesures répressives contre lui en prison, il risque aujourd’hui sa vie. Le mépris des autorités pénitentiaires à l’égard des droits les plus élémentaires du journaliste est inadmissible. La communauté internationale doit intensifier ses efforts pour garantir que Soulaimane Raissouni soit traité avec dignité et respect. RSF appelle également à sa libération par le biais d’une grâce royale » a déclaré cette semaine le représentant de RSF en Afrique du Nord, Khaled Drareni.

Ancien rédacteur en chef du quotidien Akhbar Al-Yaoum, critique du pouvoir, Raissouni, 51 ans, a été condamné à cinq ans de prison pour « agression sexuelle », fait qu’il n’a jamais reconnu.