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Maroc : la Cour de cassation rejette les pourvois des journalistes Radi et Raissouni

Radio M | 19/07/23 16:07

Maroc : la Cour de cassation rejette les pourvois des journalistes Radi et Raissouni

Au Maroc, la Cour de cassation a rejeté, le mardi 18 juillet, le pourvoi des deux journalistes Omar Radi et Solaimane Raïsouni. Elle a confirmé, ainsi les condamnations en appel contre les deux journalistes dans deux affaires distinctes pour « agressions sexuelles ».

Omar Radi, journaliste d’investigation et défenseur des droits humains, a été placé en détention en 2020. Il a été inculpé dans une affaire de « viol » suite à une plainte déposée contre lui par une ex-collègue, et dans une autre affaire pour « atteinte à la sécurité de l’Etat » et « financement depuis l’étranger ».  La Cour d’appel l’a condamné l’été 2022 à une peine de six ans de prison. Un autre journaliste, Imad Stitou, a été inculpé dans l’affaire du « viol », alors qu’il était le témoin clé d’Omar Radi. Il a été condamné à un an de prison, dont six mois ferme. La Cour d’appel avait également confirmé ce jugement, mais le journaliste a quitté le pays.

Soulaimane Raissouni, éditorialiste critique du pouvoir, est poursuivi pour agression sexuelle sur un jeune militant LGBTQ. Placé en détention en 2020, il a été condamné cinq ans de prison ferme. Une peine qui a été confirmée en appel l’été 2022. Lors de son procès, entre février et juillet 2021, Soulaimane Raissouni était absent en raison d’une grève de la faim de 122 jours.

Pour l’entourage des deux journalistes, Reporters sans frontières, et des ONG des droits humains, les accusations qui pèsent sur Omar Radi et Soulaïmane Raissouni sont politiques.

Dans un communiqué, RSF a dit « regretter » la décision de la Cour de cassation de Rabat, et a appelé les autorités marocaines à « saisir l’opportunité de la fête du trône du 30 juillet prochain pour mettre fin au calvaire judiciaire vécu par les deux journalistes et leurs familles depuis le début de l’année 2022 ».

A rappeler, qu’en janvier 2023, le Parlement européen a adopté une résolution d’urgence appelant le Maroc à respecter la liberté de la presse, en particulier la libération le journaliste Omar Radi.