Karim Tabbou décrypte les dessous de la “combine politicienne” algéro-française - Radio M

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Karim Tabbou décrypte les dessous de la “combine politicienne” algéro-française

Radio M | 15/04/24 13:04

Karim Tabbou décrypte les dessous de la “combine politicienne” algéro-française

Dans une tribune incisive rédigée à l’occasion de son obligation de signature hebdomadaire dans le cadre de son contrôle judiciaire, l’opposant politique Karim Tabbou émet des hypothèses accablantes sur les connivences présumées entre Alger et Paris. 

Dénonçant “cet abus judicaire”, le militant utilise sa “répétitive opportunité” pour livrer une analyse mordante des récents épisodes ayant jalonné les relations entre les deux capitales.

L’objet de ses récriminations : la chronologie suspecte entre le communiqué de l’Elysée du 11 mars annonçant la visite d’État d’Abdelmadjid Tebboune “fin septembre – début octobre 2024”, et l’annonce algérienne, dix jours plus tard, de la convocation anticipée des élections présidentielles au 7 septembre. Pour Tabbou, “le communiqué de l’Elysée a donc anticipé sur l’élection anticipée”.

Face à ce timing pour le moins équivoque, le militant émet deux hypothèses. La première, celle d’une “coïncidence de calendrier”, sous-entendrait que Paris n’était pas au fait de la manœuvre électorale algérienne. Un scénario qui permettrait au clan Tebboune de “se vanter auprès des autorités françaises d’un mandat renouvelé pour un prétendu nouveau départ”.

La seconde hypothèse, qualifiée de “combine politicienne”, impliquerait une collusion entre les deux États. “Dans ce cas, la France officielle commet un précédent grave et se rend complice d’une opération électorale truquée et dont les résultats sont connus et assumés d’avance par les deux parties”, assène Tabbou.

L’opposant va plus loin en dénonçant “un acte d’irrespect envers les Algériens” et un “mépris envers le peuple algérien”. “S’engager avec quelqu’un sur des perspectives politiques post-électorales avant même la tenue des élections, c’est fouler au pied toutes les règles de la politique et de la diplomatie”, tance-t-il.

Dans une cinglante charge à l’encontre du pouvoir algérien, Karim Tabbou fustige ces “potentats” qui “pensent pouvoir substituer à la légitimité populaire celle de leur approbation par Paris”. “Troquer sa souveraineté pour une ‘’reconnaissance’’ de l’extérieur est plus qu’une bêtise, une bassesse et voire une trahison !”, lâche-t-il.

Tout en appelant la France à “se défaire de ces postures hautaines”, le militant réaffirme sa conviction que “l’Algérie d’en bas réussira inéluctablement le pari de se soustraire à la dictature et au sous-développement”. Un plaidoyer vigoureux pour que cesse “ce partage de rôles” entre Alger et Paris, afin que le peuple algérien puisse enfin “retrouver son indépendance confisquée et sa souveraineté troquée”.