Interdite de quitter l'Algérie, Hadjira Belkacem va-t-elle réussir à s'envoler pour Montréal ? - Radio M

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Interdite de quitter l’Algérie, Hadjira Belkacem va-t-elle réussir à s’envoler pour Montréal ?

La Rédaction | 18/07/22 17:07

Interdite de quitter l’Algérie, Hadjira Belkacem va-t-elle réussir à s’envoler pour Montréal ?

Hadjira Belkacem, citoyenne algéro-canadienne rentre au pays natal le 20 janvier dernier pour retrouver ses parents à Tidjelabine est interdite de sortie du territoire national depuis le 24 février 2022, alors qu’elle s’apprêtait à embarquer dans le vol Alger – Montréal. Elle sera retenue jusqu’à 2 h du matin, après un long interrogatoire. Son calvaire ne fait que commencer.

Hadjira Belkacem réside au Québec depuis quelques années, puéricultrice, elle est présidente d’une association caritative : l’association de la sépulture musulmane. Une association agréée et reconnue par les autorités canadiennes et dont le rôle est de venir en aide aux familles algériennes de confession musulmane, confrontée aux difficultés des obsèques selon le rite musulman et surtout le rapatriement des dépouilles mortelles au pays natal.

Cela a-t-il suffi à faire peser le doute sur les véritables motivations de l’association et de sa présidente, au point de l’associer inévitablement avec la mouvance islamiste politique, en particulier Rachad, depuis que cette dernière est classée comme entité terroriste ?

Les différents interrogatoires et investigations n’ont pas réussi, pourtant, à échafauder la moindre accusation plausible, encore moins à produire des preuves solides. Et personne pour expliquer pourquoi Hadjira ne peut plus sortir du territoire national.

Elle engage des avocats, porte plainte contre différentes institutions. Elle a eu maille avec un procureur au niveau du tribunal de Dar El Beïda. Elle prend son téléphone et le filme, estimant qu’il était dédaigneux et irrespectueux à son égard et que sa fonction ne lui permettait pas ce genre d’écart. Arrêtée , son portable confisquée, elle est jugée quelques temps plus tard, pour outrage à magistrat. Elle est condamnée, en première instance, à six mois ferme et 50 000 DA. C’est un peu l’affaire dans l’affaire. Et toujours rien sur les motivations ayant conduit à son interdiction de sortie du territoire national.

Hadjira n’acceptera pas ce verdict. Elle fait appel, s’estimant lésée de bout en bout dans cette histoire ahurissante. « Je fais appel de ce verdict et je veux la relaxe » dira-t-elle.

Bloquée depuis presque 5 mois en Algérie, Hadjira a mis à profit son séjour forcé pour retrouver ses réflexes de solidarité et d’entraide. Entre travaux d’assainissement et d’embellissement de l’environnement et lancement d’espaces ludiques et de lecture pour les enfants de dix quartiers de la localité de Tidjelabine. Hadjira n’a ménagé ni son temps, ni son argent.

Entretemps, ses avocats confirment que rien ne justifie légalement la mesure d’interdiction de sortie du territoire national. Encore moins une décision de justice. La retenir davantage est un supplice insupportable infligé à ses enfants et à son mari. Hadjira est décidée à retrouver les siens. Elle prévoit de s’envoler demain, mardi 19 juillet à 10 h pour Montréal. Comme Lazhar Zouaïmia et Hassina Bourzah réussira-t-elle son envol ?