Dans un contexte de présidentielle anticipée en septembre 2024, une initiative politique majeure vient d’être lancée. Le FLN, le RND, le Front Al Moustakbal et El Bina ont installé une commission nationale pour résoudre les blocages au sein des assemblées populaires communales à travers le pays. 

Mais au-delà de cet objectif affiché, cette alliance inédite entre partis historiques et nouvelles formations pourrait bien dissimuler d’autres visées. Son timing, à quelques mois du scrutin suprême, ainsi que les ambitions présidentielles passées de certains de ses membres, laissent présager d’arrière-pensées électoralistes.

En élargissant la composition de cette commission à d’autres forces politiques locales, ce front semble vouloir capitaliser sur un ancrage territorial étendu. Une stratégie qui pourrait lui permettre de constituer un solide réservoir de voix, en vue du prochain rendez-vous avec les urnes.  

Les silences actuels des différents protagonistes sur leurs intentions précises alimentent les spéculations. S’agirait-il de préparer le terrain à une candidature consensuelle commune ou bien de bâtir un front de soutien à un candidat déjà identifié ? 

Dans cette dernière hypothèse, les regards se tourneraient logiquement vers l’actuel locataire d’El Mouradia. Les composantes de cette naissante coalition entretiennent en effet des liens étroits avec Abdelmadjid Tebboune, qu’ils ont soutenu lors de la présidentielle de 2019. Un rapprochement qui ressemblerait alors à la reformation d’une alliance présidentielle classique, en vue d’un second mandat.

Si ces partis optent pour cette option, ils pourront s’appuyer sur leurs réseaux militants et leurs relais locaux pour asseoir la candidature du chef de l’État sortant. Un ancrage territorial qui pourrait s’avérer décisif dans de nombreuses régions en cas de course à El Mouradia disputée.