Droits humains : "Les détenus grévistes sont victimes de torture au vu des conventions internationales ratifiées par l’Algérie" - Radio M

Radio M

Droits humains : “Les détenus grévistes sont victimes de torture au vu des conventions internationales ratifiées par l’Algérie”

La Rédaction | 08/02/22 12:02

Droits humains : “Les détenus grévistes sont victimes de torture au vu des conventions internationales ratifiées par l’Algérie”

Les menace et la violence subies par les détenus d’opinion en grève de la faim est une « torture » au vu des conventions internationales ratifiées par l’Algérie, ont expliqué les invités du talk politique Cinq sur cinq présenté par Radio M. Les intervenants ont analysé la réaction des autorités par rapport à ce mouvement de grève et sont revenus sur d’autre sujet d’actualité.  

Lors de sa participation lundi soir à Cinq sur cinq, l’avocat et défenseur des droits humains, Zakaria Belehrech a expliqué que les menaces et l’agression physique que subissent les détenus d’opinion qui sont en grève de la faim, est considéré comme de la torture dans la Convention contre la torture et autre peines ou traitement cruels inhumains ou dégradant ratifiée par l’Algérie depuis 1989.

L’article 1 de ladite convention stipule que « le terme “torture” désigne tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne aux fins notamment d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne, des renseignements ou des aveux, de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d’avoir commis, de l’intimider ou de faire pression sur elle ou d’intimider ou de faire pression sur une tierce personne, ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu’elle soit, lorsqu’une telle douleur ou de telles souffrances sont infligées par un agent de la fonction publique ou toute autre personne agissant à titre officiel ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite . Ce terme ne s’étend pas à la douleur ou aux souffrances résultant uniquement de sanctions légitimes, inhérentes à ces sanctions ou occasionnées par elles ».

À noter que 40 détenus d’opinion dont la plupart sont poursuivi avec l’article 87 bis et accusés de « terrorisme », sont entrés en grève de la faim depuis maintenant 12 jours à la prison d’El Harrach, à Alger, en signe de rejet des lourdes accusations retenues contre eux.

Mais au bout de quelques jours de grève, plusieurs détenus ont été transférés aux prisons de Bouira et de Berrouaghia ( Médéa). Les familles de certains détenus avaient déclaré que leurs enfants ont été « agressés physiquement » par les gardiens de la prison lors de leur transfert. Une information confirmée par des avocats à Radio M. « Soheib Debaghi a été agressé et blessé lors de son transfert. Il subit actuellement des soins », affirment plusieurs avocats.

Me Belehrech a indiqué à Radio M que ces détenus ont des droits à épuiser dont l’utilisation des mécanismes internationaux.

Interrogé sur cette réaction du pouvoir à la grève de la faim, le militant politique Seif El Islam Benattia a expliqué que cette action « dérange énormément les autorités qui veulent éviter un écho de l’affaire à l’international ». De son côté, le journaliste Mohamed Iouanoughene pense que le pouvoir algérien s’est retrouvé bloqué avec les lourdes accusations, notamment celle du « terrorisme », qui a rendu la libération des détenus compliquée. Pour le journaliste, « le pouvoir a accusé de terrorisme beaucoup d’activistes algériens et ne peut pas décider d’une grâce ou d’une libération facilement ». « Les accusations sont lourdes et le pouvoir est appelé à trouver des solutions au moment où aucun mécanisme juridique n’est disponible afin de mettre fin à cette situation », ont expliqué les invités de Cinq sur cinq.

Plus d’analyses sur le sujet et plus de commentaire sur l’actualité de la semaine son disponible sur le lien ci-dessous. Cliquez