Dossier explosif à l'Élysée : la France sommée d'assumer la torture en Algérie - Radio M

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Dossier explosif à l’Élysée : la France sommée d’assumer la torture en Algérie

Radio M | 04/03/24 14:03

Dossier explosif à l’Élysée : la France sommée d’assumer la torture en Algérie

Des voix s’élèvent à nouveau pour exhorter l’État français à franchir le pas décisif dans la reconnaissance de sa responsabilité lors du sombre épisode de la guerre d’Algérie. Une vingtaine d’organisations, telles que la Ligue des droits de l’homme et l’association des Anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre, ont adressé un plaidoyer appuyé à l’Élysée, rendu public ce lundi 4 mars.

Dans ce dossier, elles considèrent qu’“engager la voie de la compréhension de l’engrenage répressif conduisant au recours à la torture, dont le viol est un instrument constitutif, n’est (…) pas un acte de contrition, mais un acte de confiance dans les valeurs de la nation”. Un appel soutenu par Nils Andersson, président de l’association ACCA (Agir contre le colonialisme aujourd’hui), qui insiste : “Il ne s’agit ni de condamner ni de juger, mais de regarder l’histoire en face, dans un souci d’apaisement. Cela permettra de passer à la prochaine étape : comprendre comment cela a été possible et avancer dans le vivre ensemble”.

Si la présidence française avait esquissé un geste en 2022, reconnaissant “avec lucidité que dans cette guerre il en est qui, mandatés par le gouvernement pour la gagner à tout prix, se sont placés hors de la République”, les organisations estiment cette démarche incomplète. Comme le souligne M. Andersson, cette reconnaissance reste “importante” et “courageuse” mais n’établit pas la chaîne de responsabilités attendue.

Durant ces événements tragiques ayant conduit à l’indépendance algérienne en 1962, les signataires dénoncent “la torture comme système de guerre [qui] a été théorisée, enseignée, pratiquée, couverte et exportée par les gouvernements français, ce qui engage pleinement la responsabilité de l’État”. Un constat amer qui appelle à une reconnaissance pleine et entière, dénuée d’ambiguïté, afin de permettre au processus de réconciliation d’avancer sereinement.