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Des organisations de défense des droits humains appellent à la libération des journalistes détenus en Algérie

Radio M | 04/05/24 13:05

Des organisations de défense des droits humains appellent à la libération des journalistes détenus en Algérie


À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse le 3 mai 2024, un collectif d’organisations non gouvernementales nationales, régionales et internationales a publié un appel conjoint aux autorités algériennes concernant la situation de la liberté de la presse dans le pays.

Dans un contexte de répression croissante des voix dissidentes, ces organisations parmi lesquelles L’Observatoire pour la Protection des Défenseurs des Droits Humains (FIDH-OMCT), EuroMed Droits, le Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie (CFDA) ou encore Tharwa N’Fadhma N’Soumeu, exhortent le gouvernement à “libérer immédiatement et sans condition l’ensemble des journalistes et des défenseur·e·s des droits humains actuellement arbitrairement détenu·e·s en Algérie”. Elles dénoncent également “l’instrumentalisation de l’arsenal juridique visant à intensifier la répression sur les journalistes, bloggeurs·euses et lanceurs·euses d’alertes”.

La situation en Algérie est particulièrement préoccupante, comme le souligne le texte. “Le régime Algérien ne cesse de renforcer sa mainmise sur les sources d’information susceptibles de rendre compte de la réalité sur place. La répression est donc devenue structurelle et systémique sur la base d’un arsenal juridique qui évolue constamment pour servir les intérêts du régime et non des algérien·ne·s.”

Les organisations citent des exemples concrets de cette répression, comme la récente loi sur l’information du 29 août 2023, qui “réserve l’entrée dans le capital d’un titre aux détenteur·trices de la nationalité algérienne et exige plusieurs autres contraintes restreignant la liberté d’expression et d’accès à l’information”. Elles dénoncent aussi l’utilisation abusive de dispositions du Code pénal pour “punir les voix dissidentes”.

Des journalistes et lanceurs d’alerte comme Khaled Drareni, Rabah Karèche, Ihsane El-Kadi et Mustapha Bendjama ont été “visés et condamnés à des peines de prison pour avoir exercé leur droit de diffuser des informations sur des questions publiques telles que la corruption et la dénonciation des violations à l’encontre des défenseur·e·s des droits humains, ainsi que pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression pacifique”, rappellent-elles.

Face à cette situation alarmante, les organisations appellent les autorités algériennes à “instaurer une législation qui garantit la pratique libre de la presse et les droits des journalistes” et à “se conformer aux engagements internationaux souscrits par l’État en matière de droits humains et garantir en toutes circonstances les droits à la liberté d’expression et d’opinion”.