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Crimes de guerre contre les journalistes, RSF dépose plainte

La Rédaction | 04/11/23 16:11

Crimes de guerre contre les journalistes, RSF dépose plainte

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Plainte de RSF pour crimes de guerre auprès du bureau du procureur de la CPI, Cour Pénale Internationale, ce 31 octobre 2023. Celle-ci concerne les cas de 9 des journalistes tués depuis le 7 octobre dernier, et de deux blessés dans l’exercice de leurs fonctions, dans le conflit israélo-palestinien.

Dans le détail, il s’agit de 8 journalistes palestiniens, tués dans des bombardements de zones civiles à Gaza par Israël, et d’un journaliste israélien, tué le 7 octobre alors qu’il couvrait l’assaut contre un kibboutz par les combattants du Hamas.

La plainte mentionne également « la destruction intentionnelle, totale ou partielle, des locaux de plus de 50 médias à Gaza ». 

Cependant, ce sont pas moins de 34 journalistes tués depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, le 7 octobre dernier, selon RSF, « dont au moins 12 ont trouvé la mort dans l’exercice de leur activité, 10 à Gaza, un en Israël et un au Liban ». Le syndicat des journalistes Palestiniens avance le chiffre de 38 journalistes tués rien qu’à Gaza depuis le début de l’offensive israélienne.

“L’ampleur, la gravité et la récurrence des crimes internationaux visant les journalistes en particulier à Gaza appellent une enquête prioritaire du procureur de la CPI. Nous l’y appelons depuis 2018. Les événements tragiques en cours démontrent l’extrême urgence de sa mobilisation.

Christophe Deloire

Secrétaire général de RSF

Plainte pour crimes de guerre 

On peut se demander pourquoi la plainte de RSF auprès de la CPI ne concerne que « 8 journalistes palestiniens, tués dans des bombardements de zones civiles à Gaza par Israël, et un journaliste israélien, tué le 7 octobre alors qu’il couvrait l’attaque de son kibboutz par le Hamas » ?

L’argument avancé est « la définition donnée par le droit international humanitaire d’une attaque indiscriminée, et relèvent donc de crimes de guerre au sens de l’article 8.2.b. du statut de Rome », s’agissant des journalistes tués à Gaza.   

Quant à La mort du journaliste israélien, elle « relève de l’homicide intentionnel d’une personne protégée par les conventions de Genève, un crime de guerre au sens de l’article 8.2.a. du statut de Rome de la CPI ».  

Néanmoins, dans sa plainte, RSF appelle également « le procureur à enquêter sur l’ensemble des journalistes tués depuis le 7 octobre » soit les 34 selon son dernier décompte et qu’il lui revenait de « qualifier ces crimes et de retenir éventuellement au terme de son enquête, d’autres qualifications applicables ».

Dans sa plainte, RSF a détaillé « les cas de journalistes victimes dans l’exercice de leur activité professionnelle. D’autres cas sont en cours d’investigation avant d’être référés à la CPI ».

3è plainte de RSF depuis 2018

Cette plainte est la troisième de RSF auprès du procureur de la CPI concernant des crimes de guerre commis sur des journalistes palestiniens à Gaza.

La première plainte en mai 2018 pour les journalistes tués ou blessés, dans le cadre de la « Marche du grand retour », à Gaza.

La seconde plainte date de mai 2021. Elle fait suite aux bombardements d’une vingtaine de médias dans la bande de Gaza par Israël. RSF a aussi accompagné la plainte déposée par la chaîne Al Jazeera, concernant l’assassinat de la journaliste palestinienne Shirin Abu Akleh, en Cisjordanie, le 11 mai 2022.

Shirin Abu Akleh

RSF sera-t-elle entendu cette fois-ci ?

A Gaza, si un journaliste ne meurt pas, il peut assister au meurtre de sa famille. L’image du journaliste Wael El Dahdouh pleurant sa femme et ses enfants tués dans un raid israélien, hantera nos esprits pour longtemps.

Le journaliste >ael Dahdouh impuissant devant le drame qui s’est abattu sur les siens