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Veille presse du jour: Radio M et Maghreb Émergent censurés

Radio M | 23/01/23 11:01

Veille presse du jour: Radio M et Maghreb Émergent censurés

Radio M et Maghreb Émergent censurés. Les deux sites d’information ne sont plus accessibles, depuis la confirmation du mandat de dépôt de leur directeur, le journaliste Ihsane El Kadi et des personnalités algériennes s’insurgent contre la confiscation de la parole libre et appellent les autorités algérienne à la sagesse et la clairvoyance.

Radio M/Maghreb Émergent

Radio M et Maghreb Émergent
censurés. Les deux sites d’information ne sont plus accessibles, depuis la confirmation du mandat de dépôt de El-Kadi Ihsane.
Dans un communiqué, les deux médias disent ignorer qui en a donné l’ordre.
Ce qui était redouté par les journalistes, s’est confirmé . “Tous les efforts de notre équipe technique pour diagnostiquer l’origine des perturbations et rétablir l’accessibilité des deux sites sont restées vains”. Affirment Radio M et Maghreb-Emergent dans un communiqué de la rédaction.
Sans VPN, l’accès aux deux médias est impossible depuis plusieurs jours ” Cette persistance confirme notre appréhension” écrivent les journalistes assurant qu’ il ” s’agit bel et bien d’une censure, d’autant que le blocage est intervenu en même temps que la confirmation du mandat de dépôt du directeur du pôle éditorial des deux médias, Ihsane El Kadi”. Soulignent les rédactions qui dénoncent ce blocage.
Leurs locaux sont sous scellés depuis le 24 décembre “sans notification d’une décision de justice”, s’insurgent ses rédacteurs et crient à “une atteinte grave à la liberté de la presse et d’expression pourtant consacrées par la Constitution et les conventions internationales ratifiées par l’Algérie”.
Ce n’est pas la première fois que ces deux médias libres sont attaqués et contraints au silence. Un blocage précédent les avait soumis à un serveur VPN pour débloquer les sites censurés en 2020. Les journalistes disent ignorer “l’identité de l’ordonnateur de cette censure” et prennent à témoin l’opinion nationale et internationale “sur les dérives liberticides”, le verrouillage de tous les espaces de liberté et sur la persistance de pratiques “qu’on croyait révolues, dans un pays qui a payé un lourd tribut pour son indépendance et sa liberté”. Rédigent les journalistes.
Ils “réitèrent leur soutien indéfectible à Ihsane El Kadi, privé de liberté depuis le 24 décembre 2022, réclament sa libération, la levée des scellés sur les locaux de Radio M et Maghreb Emergent et le déblocage des deux sites.”

Médiapart, Blog.

Où va la « nouvelle Algérie » ?
S’interrogent les invités de Madiapart.

Dans ses tribunes collectives, ils s’engagent dans une révolte de mise en mots qu’ ils signent d’une plume acérée. L’objet de l’infamie ?
Les maux du régime. Encore et toujours, “On a vraiment l’impression qu’en une semaine le régime a soigneusement coché toutes les cases pour se rendre, définitivement, antipathique et infréquentable”. Écrivent ses auteurs.
Les injures, sont mises en évidence:
“Barbouzerie”. Sous-titrent les signataires ” Que je t’arrête un journaliste à minuit à son domicile et, avant de le jeter en prison, le traîner menottes aux poignets assister à la mise sous scellés des locaux de son média. Beau travail !” S’exclament, les personnalités dont les noms sont apposés en fin de texte…Et dans un rapprochement, Ils ajoutent narquoisemenent “Cela ne se passe pas chez les Picaros aux ordres du général Tapioca, mais dans la « nouvelle Algérie » des vieux généraux.”

“L’antisémitisme” à son tour
Noircit du papier “Pendant que le directeur de Radio M et du site Maghreb Emergent, Ihsane el-Kadi, était mis « hors d’état de nuire », le site Algérie patriotique publiait un article ordurier contre l’historien Benjamin Stora, débordant largement la personne de ce dernier…Silence des autorités politiques et judiciaires. Silence des services qui aiment tant contrôler les médias. Silence, malheureusement aussi à l’heure actuelle, d’intellectuel(le)s, et en particulier d’historiens, qui se taisent devant le ramassis d’ignorance à l’œuvre dans cet article. Silences complices”. Accuse le blog de ces personnalités qui s’inquiètent des nouvelles venant d’Algérie : barbouzerie, antisémitisme, lgébétophobie, énumerent-ils « Pour celles et ceux qui ont un lien affectif avec l’Algérie, les sentiments d’humiliation et de colère s’accumulent. Souvent dans le silence, la gène, parfois le renoncement. Il est grand temps de sortir de la torpeur. » soulignent-t-il
Avant de conclure:
La “« nouvelle Algérie » ne fait rêver personne. Ni à l’intérieur ni à l’extérieur du pays. C’est un fait. La calamiteuse politique répressive du régime qui emprisonne à tour de bras ce qui reste de journalistes indépendants et de militants pacifiques du Hirak et qui pousse à l’exil à peu près tout le monde, du jeune désœuvré à l’ingénieur surdiplômé, donne une bien piètre image de l’ex-grand pays du tiers-monde”.
Les signataires , Abderrezak Adel, Sanhadja Akrouf, Tewfik Allal, Akram Belkaïd, Anouar Benmalek, Ali Bensaad, Alice Cherki, Karima Dirèche, Nadir Djermoune, Tewfik Hakem, Myriam Kendsi, Tahar Khalfoune, Souad Labbize, Karima Lazali, Samia Messaoudi et Khaoula Taleb-Ibrahimi appellent
les autorités du pays, à la sagesse “si c’est possible, au moins à la clairvoyance”, en les interpellant: “Avez-vous conscience que le tout-répressif nuit gravement à votre image et vous rend d’autant plus faibles et vulnérables” ?

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/220123/ou-va-la-nouvelle-algerie