Un comité de soutien au détenu d’opinion et poète populaire Mohamed Tadjadit a été lancé ce samedi 24 octobre 2020 à Alger. Mis sous mandat de dépôt depuis deux mois, Tadjadit entamera une grève de la fin le premier novembre prochain si les procédures de son affaire n’évolueront pas tout en refusant d’être relaxé dans le cadre d’une eventuelle amnistie présidentielle.
Grève de la faim
Lors du lancement officiel du comité ce matin, le frère de Mohamed Tadjadit a signalé que son petit frère allait entamer une grève de la faim le 1er novembre prochain car sa mise sous mandat de dépôt a tardé sans que les procédures n’avancent.
Amnistie présidentielle !
A l’approche du 1er novembre, date historique du déclenchement de la révolution de l’indépendance et la circulation des échos sur une éventuelle amnistie présidentielle, Mohamed Tadjadit a transmis par le biais de son frère qu’il n’acceptera pas d’être relaxé dans le cadre d’une amnistie du Chef de l’Etat. « Je ne veux pas être au-dessus de la loi, ni en être victime. Je veux simplement sortir par la force de la loi » a envoyé Mohamed Tadjadit de l’intérieur de la prison
Un fait unique dix accusations
Les deux avocats de Tadjadit, Me Said Zahi et Me Moumene Chadi ont expliqué que le poète du Hirak est le premier détenu d’opinion poursuivi avec dix accusations toutes liées à ses publications sur Facebook. Les deux avocats ont aussi alerté que la justice algérienne poursuit Mohamed Tadjadit avec dix accusations basées sur un fait unique ! « Un fait unique ne supporte pas plus d’une seule qualifications » a martelé Me Chadi.
Création des comités de soutien, une stratégie d’attaque
Maître Mustapha Bouchachi, membre du collectif d’avocats de Tadjadit et des détenus d’opinion, a expliqué l’importance stratégique de la création des comités de soutien aux détenus d’opinion. « Je pense que stratégiquement, la création de comités de soutien est un travail positif qu’il faut multiplier sur le territoire national » a expliqué Me Bouchachi. Pour lui, les comités donnent de la force, du soutien, de la patience, et de l’encouragement aux détenus mais aussi aux militants pour continuer leur cambât. « Ce genre de comité ne feront que maintenir le Hirak et son esprit, il faut continuer, il faut passer de la position de défense à la position d’attaque, la création de comités pour les différents détenus dans plusieurs wilayas est un message que nous véhiculons .. un message pour dire que nous n’allons pas se taire mais continuer … » a souligné Mustapha Bouchachi.
Par ailleurs, Tadjadit a abordé dans son message la dernière initiative intitulée Nida 22 concernant un dialogue intra-Hirak. Il dit qu’il valorise l’initiative si elle ramène une valeur rajoutée au Hirak et qu’il faut suivre le révolutionnaire Abane Ramdane concernant le principe de « la primauté de l’intérieur sur l’extérieur ».
Lynda Abbou
