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Tunisie: Plus de 14.000 migrants interceptés ou secourus sur trois mois

Radio M | 08/04/23 15:04

Tunisie: Plus de 14.000 migrants interceptés ou secourus sur trois mois

La garde nationale tunisienne a annoncé vendredi avoir intercepté ou secouru, durant les trois premiers mois de l’année, plus de 14.000 candidats à l’émigration vers l’Europe, essentiellement originaires d’Afrique subsaharienne, soit cinq fois plus que lors de la même période en 2022.

Du 1er janvier au 31 mars, les gardes-côtes ont « déjoué 501 opérations de franchissement clandestin des frontières maritimes et sauvé 14.406 personnes dont 13.138 originaires d’Afrique subsaharienne, le reste étant des Tunisiens», a annoncé le porte-parole de la garde nationale sur Facebook.

La quasi-totalité des interceptions et sauvetages en 2023 ont eu lieu vers Sfax, la deuxième ville tunisienne, et Mahdia, sur la côte centre-est du pays. Au total, 13 259 personnes ont été récupérées au large de ces régions.

Selon des médias tunisiens, la garde nationale a interpellé au cours de ces opérations 63 personnes et saisi 135 embarcations ainsi que 12 véhicules utilisés pour acheminer les migrants vers les zones de départ.

Selon des observateurs de la question migratoire, les Tunisiens ainsi que les migrants subsahariens sont de plus en plus nombreux à tenter la traversée, notamment depuis la ville de Sfax, à l’est. Alors que les pays européens comme l’Italie tirent la sonnette d’alarme sur le risque d’une crise migratoire d’ici l’été, les autorités tunisiennes ont de plus en plus de mal à contenir les flux.

Ces nouvelles données surviennent plus d’un mois après les propos jugés « racistes » du président tunisien, Kaïs Saïed, à l’endroit des migrants subsahariens. Saïed avait évoqué des “masses incontrôlées et des hordes de migrants clandestins” en provenance de l’Afrique subsaharienne, avec comme objectif de “transformer la composition démographique de la Tunisie”.

Cette attitude avait provoqué un tollé en Tunisie dans les rangs de la société civile et de larges franges de la population, ainsi que des réactions de certaines chancelleries africaines établies en Tunisie et de l’Union africaine. ​​​​​​​