Après le vote déroutant de la Tunisie aux Nations-Unies, l’ambassadeur tunisien à l’ONU, Tarek El Adab explique pourquoi son pays s’est abstenue lors du vote de l’Assemblée générale des Nations unies de la résolution en faveur d’une trêve humanitaire à Gaza, adopté vendredi 27 octobre 2023.
Tarek El Adab a expliqué, à l’issue du vote, que « la situation alarmante et sans précédent à Gaza résulte de la poursuite de l’offensive brutale israélienne contre le peuple palestinien, du blocus imposé et de l’interdiction de tous les moyens de subsistance à la population, ce qui nécessitait une position plus claire ».
L’ambassadeur tunisien a précisé que bien que le projet de résolution « appelle à faciliter l’entrée de l’aide humanitaire et d’empêcher le déplacement forcé, il a occulté la condamnation explicite et ferme des crimes de guerre et du génocide commis par les forces d’occupation. Il a ajouté que le texte n’exige pas que l’occupant soit tenu responsable de ses crimes, n’indique pas clairement une exigence d’un cessez-le-feu immédiat et met sur le même pied d’égalité la victime et le bourreau ».
« Nous avons opté pour l’abstention conformément à la position de principe de la Tunisie qui rejette le fait qu’on mette sur le même pied d’égalité l’agresseur et l’agressé. La Tunisie réaffirme sa condamnation claire et ferme des attaques des forces d’occupation contre les Palestiniens. Il s’agit d’une question de principe et de constantes de notre position. Ainsi, nous n’acceptons pas que cela soit occulté d’une résolution lors d’une situation aussi exceptionnelle », a-t-il ajouté.
Réunie en assemblée générale dans la soirée de ce vendredi 27 octobre 2023, l’ONU a voté par une écrasante majorité en faveur d’une trêve humanitaire immédiate entre l’Occupant et le Hamas. La résolution rédigée par les États arabes a obtenu 120 voix pour, 14 voix contre et 45 abstentions. La Tunisie était parmi les 45 pays qui se sont abstenus de voter.
L’abstention de la Tunisie lors de l’adoption de cette trêve humanitaire à Gaza avait suscité un étonnement « chez de nombreux observateurs » avant que Tarek El Adab, n’explique la position du pays.