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Tizi-Ouzou : l’association des journalistes dénonce « le blocage » de l’administration

Radio M | 04/05/21 00:05

Tizi-Ouzou : l’association des journalistes dénonce « le blocage » de l’administration

À Tizi-Ouzou, faute d’emprisonner des journalistes engagés, c’est leur cadre qui se trouve être la cible de l’administration. L’association des journalistes et correspondants de Tizi-Ouzou (AJCTO), dénonce le blocage et le refus des autorités de la wilaya de lui accorder l’agrément, bien qu’il s’agisse d’un simple renouvèlement.

«  À Tizi-Ouzou où les journalistes ont, jusque-là, été épargnés, plus au moins pour leur intégrité physique, on constate avec amertume que l’association qui constituait un cadre pour se défendre, fait face à un blocage administratif qui ne dit pas son nom », dénoncent les journalistes dans une déclaration lue ce lundi 3 mai, Journée internationale de la liberté de la presse, lors d’un rassemblement organisé à la Place de la liberté de la presse. Ils affirment que « près de cinq mois après avoir déposé son (AJCTO) dossier de renouvèlement d’agrément, aucune suite ne lui a été donnée par l’administration, du mois jusqu’à hier (Dimanche, NDLR) ».

Selon Samir Leslous, président de l’adite association, et qui s’est déplacé au moins deux fois durant la semaine dernière, au niveau de la DRAG, puis au cabinet du wali, l’AJCTO est sanctionnée. « Les autorités refusent d’accorder l’agrément à notre association. Et même si elles ne nous ont pas donné de raisons ; par déduction, nous avons conclu qu’on veut nous faire payer nos positions de 2019, de 2020, voire même d’aujourd’hui ».

Il explique, en effet, que depuis le début du Hirak, l’association s’est rangée du côté du peuple. « Depuis le début (du mouvement populaire) que le peuple se bat pour la démocratie, et donc pour la liberté d’expression et de la presse qui est un élément fondamental dans la construction d’une société démocratique, nous ne pouvions aller à contresens de sa marche », déclare-t-il. Et d’ajouter : « Nous l’avons exprimé dans la rue à travers nos marches et à travers nos déclarations ». Hélas, « aujourd’hui, nous soupçonnons que c’est tout cela qu’on veut nous faire payer », dénonce le président réélu de l’AJCTO.

Cette association a obtenu son agrément en 2011, faut-il le rappeler. Ses positions ont toujours été tranchantes, et ne ratait aucune occasion pour défendre le droit à l’exercice du métier en toute liberté.

Lors du rassemblement de ce matin, les journalistes ont appelé à la libération de Rabah Karèche, correspondant de Liberté à Tamanrasset. Ce dernier a été placé sous mandat de dépôt le 19 avril. Le cas Karèche est l’exemple vivant de la situation de la liberté de presse en Algérie, estiment-ils. « Au lieu d’avancer, l’Algérie régresse en matière de défense de la liberté de la presse, et son classement  au niveau international en dit long sur cette situation que vit l’exercice du métier dans notre pays », assènent les journalistes de Tizi-Ouzou.