Tebboune veut "accélérer les mesures" pour faire aboutir un "nouveau modèle économique" - Radio M

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Tebboune veut “accélérer les mesures” pour faire aboutir un “nouveau modèle économique”

Ghada Hamrouche | 20/04/20 12:04

Tebboune veut “accélérer les mesures” pour faire aboutir un “nouveau modèle économique”

«Nous ne sommes pas parvenus, à ce jour, à produire localement à 100% un téléviseur ou un réfrigérateur alors que l’Algérie recèle des compétences scientifiques dans les divers domaines. Des compétences qui ont démontré leur potentiel dans notre lutte collective contre la propagation de la pandémie du Coronavirus », a déclaré le Président de la République Abdelmadjid Tebboune, lors du Conseil des ministres, réuni le 19 avril 2020 en visioconférence. Il a estimé que l’évaluation du secteur industriel doit s’appuyer à la réalité amère pour pouvoir sortir avec « une vision claire de ce que nous voulons réaliser ». Tebboune a évoqué la nécessité de prendre des mesures pratiques pour accélérer la mise en place d’un nouveau modèle économique « basé sur la diversification du développement et l’économie du savoir, en sus d’une nouvelle politique d’industrialisation orientée vers les industries petites, moyennes et émergentes ». Il faut, selon lui, accorder la priorité aux produits garantissant un taux d’intégration élevé en vue de réduire la facture d’importation et créer des postes d’emploi. Le chef de l’Etat a demandé le recensement de toutes les ressources naturelles nationales non exploitées « afin de renforcer nos capacités d’exportation, de compenser la baisse des recettes hydrocarbures et de préserver cette richesse aux générations montantes ». « Nous avons des compétences algériennes et des ressources matérielles susceptibles de nous mettre à l’abri de l’instabilité des recettes pétrolières. Il faut mettre en valeur les ressources humaines afin de remporter le pari, de surmonter les séquelles de la pandémie Covid-19 et de jeter les fondements d’une véritable industrie nationale dans le cadre d’une véritable économie, dont les échéances et les objectifs sont bien définis », a plaidé Tebboune.

Absence d’une stratégie industrielle nationale

Ferhat Ait Ali Braham, ministre de l’Industrie et des Mines, a présenté un exposé sur la situation du secteur à commencer par l’organisation du ministère au niveau central ainsi que ses structures et ses entreprises. Il a également présenté une étude détaillée sur les systèmes juridiques et réglementaires régissant l’investissement et la gestion du secteur public commercial, relevant les vides et lacunes existant, « essentiellement l’absence d’une stratégie industrielle nationale ». Le ministre a proposé la révision du cadre législatif relatif à la promotion de l’investissement et la réorganisation du secteur économique public relevant du ministère de l’Industrie et des Mines « en vue de sa relance et sa séparation complètement du Trésor public en tant que principal pourvoyeur ». Mohamed Arkab, ministre de l’Energie, a, pour sa part, présenté au Conseil des ministres un exposé sur les marchés pétroliers marqués par une baisse du prix du baril suite à la réduction de la demande mondiale, conséquence de la pandémie du Coronavirus qui a entraîné une stagnation économique à l’échelle planétaire. Situation liée aussi, selon Mohamed Arkab, à la production anarchique de certains pays ce qui a eu pour effet une saturation des marchés. En vertu de l’accord du 12 avril 2020 de l’OPEP et ses alliés relatif à la baisse de la production en trois étapes jusqu’à avril 2022, la part des exportations de l’Algérie va baisser, pour une première étape, de 241.000 barils/jour, puis de 816.000/barils/ jour à compter du 1er mai.

Priorité à la pétrochimie et aux énergies renouvelables

Cette part augmentera à partir du 1 juillet 2020 jusqu’à 864.000 barils/jours avant d’atteindre le seuil de 912.000 barils/jours entre janvier 2021 et avril 2022. «  Jusqu’à quand devrons nous rester tributaire des fluctuations du marché mondial du pétrole ? », s’est interrogé le président Tebboune. Il est nécessaire, selon lui, de se tourner « résolument et avec détermination » vers l’industrie pétrochimique et de s’orienter vers l’investissement dans le secteur des énergies renouvelables pour l’exportation « afin d’immuniser notre indépendance économique contre toute éventualité pouvant se produire sur le marché pétrolier ». Le chef de l’Etat a appelé Sonatrach à élargir ses plans d’investissement dans les projets pétroliers à l’étranger afin d’améliorer les recettes de l’Etat, comme il a insisté sur le développement des secteurs de l’industrie et de l’agriculture et sur l’exploitation des ressources humaines sortant chaque année des universités « afin de permettre aux jeunes de mettre en avant leur génie habituel ».