Surtout chez les jeunes : le cancer du sein fait de véritables ravages en Algérie, alerte le Pr Fissah ! - Radio M

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Surtout chez les jeunes : le cancer du sein fait de véritables ravages en Algérie, alerte le Pr Fissah !

Kenza Khatto | 28/10/22 17:10

Surtout chez les jeunes : le cancer du sein fait de véritables ravages en Algérie, alerte le Pr Fissah !

L’école supérieure de la sécurité sociale a ouvert ses portes pour l’organisation des 13e journées de la SOAT “société algérienne d’oncologie thoracique”, ainsi que le 3ᵉ congrès de la SAEH ” Société Algérienne d’échinococcose hydatique”.

L’évènement qui s’est déroulé ces 26 et 27 octobre, a abordé plusieurs thématiques, dont le cancer broncho-pulmonaire non à petites cellules, l’échinococcose kystique ainsi que l’actualité dans la prise en charge du cancer du sein.

Dans son mot sur l’évènement, la présidente de la SAEH, la Pr Karima Achour a souligné qu’à “l’ère de la médecine personnalisée, la recherche de nouveaux biomarqueurs capables d’améliorer la prise en charge des patients devient primordiale”.

“C’est pour cela que notre congrès a mis l’accent sur cette voie de recherche qui représente une piste intéressante afin de les utiliser en tant qu’outils d’évaluation diagnostique et de surveillance de l’Echinococcose kystique” ajoute Pr Achour.

La présidente de la SAEH pense que “la notion de parcours du patient est aujourd’hui acceptée et il ne tient qu’à nous que ce parcours s’adapte à l’ère moderne”.

De son côté, et dans une déclaration à Radio M, la présidente de la société algérienne d’oncologie thoracique, Pr Aziza Fissah a souligné que l’évènement “a couplé deux pathologies qui sont fréquentes en Algérie : le cancer du thorax et le cancer du sein, ce dernier qui touche beaucoup les jeunes femmes dès 40 ans “.

“Il y a beaucoup de choses à dire sur le cancer du sein, mais le plus important et c’est le thème qu’on a choisi aujourd’hui, celui de ce type de cancer chez la femme de jeune âge, parce qu’il est souvent familial et de facteur héréditaire et génétique” ajoute Pr Fissah tout en insistant : “maintenant, on va essayer de dépister ces cancers chez les autres membres de la famille pour pouvoir faire de la prévention”.

“Dans notre pays, on a beaucoup de mariages consanguins, ces mariages génétiques sont nombreux et il y a des femmes qui décèdent à moins de 40 ans” alerte la présidente du SOAT.
“L’urgence aujourd’hui, et le message qu’on voudrait passer aux décideurs, est d’essayer de faire le conseil génétique familial, il faut entamer la prévention après avoir identifié les gènes chez les malades” ajoute la même source.
Concernant les chiffres de cette année sur les femmes atteintes du cancer du sein, Pr Fissah a affirmé que le nombre de 15000 nouveaux cas par an est intriguant : “oui, c’est intrigant, le cancer du sein chez la femme fait de véritables ravages, on a une prévalence plus importante que dans d’autres pays surtout chez les femmes de jeune âge”.
“N’ayez pas honte ! il faut faire examiner vos seins” c’est avec ce conseil adressé aux femmes que Pr Fissah termine sa déclaration.

En marge de cet évènement, nous avons rencontré madame Kahina. S (39 ans), femme atteinte du cancer du sein et membre de l’association “Thadyi Hayati- mon sein, ma vie”.
“J’ai appris que j’étais atteinte de ce type de cancer au mois de Ramadan 2022, j’ai commencé par une chimiothérapie, puis je me suis fait opérer par la Pr Karima Achour et ensuite, j’ai entamé une radiothérapie”, raconte madame Kahina.

“Au début, je ne voulais pas y croire, c’était très difficile pour moi, surtout que je suis maman” ajoute Kahina tout en soulignant : “pour moi, le cancer signifiait la mort !”.
“j’ai fini par accepter ma maladie et cela surtout grace au soutient de mon conjoint” ajoute Kahina.
Femme au foyer et dont le mari est chômeur, l’association a pris en charge tous les besoins de Kahina.
“Je lance, par le biais de votre aimable radio, un appel à tous les citoyens et citoyennes afin de nous aider, nous les malades atteintes du cancer du sein. J’appelle toutes les femmes en rappelant que le diagnostic précoce avant 40 ans est très important”. alerte Kahina.