Stade de Tizi Ouzou : la présidence penche pour ce nom

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Stade de Tizi Ouzou : la présidence penche pour ce nom

Samy Injar | 04/11/22 14:11

Stade de Tizi Ouzou : la présidence penche pour ce nom

Le nom du nouveau stade de Tizi Ouzou est devenu un enjeu symbolique. C’est autour de Abdelmadjid Tebboune que la décision sera prise.

Le nouveau stade de Tizi Ouzou devrait être livré en mars prochain. Le débat sur le nom qu’il devra porter ira-t-il jusqu’à cette date ?  Une chose est sûre, la décision ne sera pas prise ailleurs qu’à la présidence de la république tant l’enjeu est devenu sensible, ces derniers mois.

Et dans ce cas, le choix de Abdelmadjid Tebboune et de ses conseillers porterait sur un nom consensuel qui peut mettre fin aux dissensions. C’est celui de Hocine Ait Ahmed. L’idée fait son chemin depuis plusieurs semaines. Elle est corroborée à Tizi Ouzou par des sources proches de la wilaya, « l’arbitrage se fait à Alger, et c’est Ait Ahmed qui arrive en premier ».

Un élu local d’une  wilaya voisine, relève que le Front des forces socialistes (FFS) est resté en retrait dans le débat sur le nom à donner au nouveau stade de Tizi Ouzou, « Je ne peux pas l’affirmer complétement, mais je vois qu’il y a un signal donné par la présidence au parti fondé par Da l’Hocine ».

Le choix de Hocine Ait Ahmed peut en effet s’avérer judicieux face aux autres noms proposés, notamment celui du chanteur rebelle Lounes Matoub, et du président fondateur de la JSK Abdelkader Khalef. Le premier est rejeté par le pouvoir politique alors qu’il est le premier choix en Kabylie, le second n’est pas suffisamment populaire auprès de la jeune génération.

Hocine Ait Ahmed est une figure nationale respectée dans le pays et adulée dans une large partie de la population en Kabylie. Son nom ne devrait donc pas soulever de contestations. Cependant…

Le dernier des historiques

Le choix de Hocine Ait Ahmed peut être contesté pour d’autres raisons.  Donner son nom à un stade, même rutilant,  dans la wilaya de sa naissance ne ferait pas suffisamment honneur, aux yeux d’anciens compagnons politiques,  à son statut d’historique de la révolution algérienne. Des six membres fondateurs du FLN et des trois membres de la délégation extérieure au Caire, partie tout aussi décisive dans le projet insurrectionnel, seul Hocine Ait Ahmed, il est vrai, le dernier à disparaître en 2015, n’a pas encore vu un édifice public baptisé de son nom.  

Pour ceux d’entre eux, décédés après l’indépendance, des Boulevards (Krim Belkacem ), des universités (Mohamed Khider), des aéroports et des complexes sportifs (Ahmed Ben Bella, Mohamed Boudiaf, Rabah Bitat)  ont été baptisés ou rebaptisés de leurs noms. Le nom prestigieux de Hocine Ait Ahmed, notamment acteur majeur de  l’assemblée nationale constituante de 1963, pourrait aspirer à plus qu’un stade de football.  Pour rappel, Abdelaziz Bouteflika a abusé de son pouvoir « d’arbitrage » en choisissant des proches amis pour baptiser des équipements publics importants, notamment l’Opéra d’Alger (Boualem Bessaieh) et le Centre International des conférences (CIC), ( Abdelatif Rahal). Des choix très controversés qui pousseront sans doute la présidence actuelle à opter pour le consensus large dans le cas du nouveau stade de Tizi Ouzou.