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Sans public et sans pelouse, les verts n’iront pas au Qatar (Blog de El kadi Ihsane)

Ihsabe El Kadi | 09/10/21 14:10

Sans public et sans pelouse, les verts n’iront pas au Qatar (Blog de El kadi Ihsane)

Le titre de ce blog peut « indigner » les groupies de Djamal Belmadi et de ses stars. Il vaut mieux se réveiller pendant qu’il est encore temps.

La sélection algérienne de football va disputer un premier match barrage sur la route de la coupe du monde du Qatar le 14 novembre 2021 contre le Burkina quelque part en Algérie. Elle aura besoin de son public et d’une pelouse « normale » pour se donner toutes les chances d’y parvenir. Elle pourrait se retrouver dans l’obligation de gagner ce match au cas, à envisager, où elle perdrait deux points à Niamey mardi prochain. Cela est déjà arrivé dans l’histoire récente en novembre 2013.

L’Algérie de Halilhodzic s’est qualifiée au Mondial du Brésil à l’avantage des buts à l’extérieur, grâce à un but unique devant un stade Tchaker en feu, sur une pelouse potable. C’était déjà contre le Burkina. La marge de supériorité technique du groupe actuel, champion d’Afrique en titre, est-elle suffisamment grande pour dispenser la FAF de réunir les conditions optimales d’une qualification ? C’était la conviction dominante, avant le match nul glaçant de Marrakech, et l’aire de jeu calamiteuse face au Niger à Blida. Il existe trop de failles dans le jeu du groupe de cet automne décisif pour continuer à penser pouvoir se dispenser de mettre les verts dans les meilleures conditions pour gagner face au Burkina le 14 novembre prochain (même si un nul peut suffire en cas de victoire à Niamey).

La décision peut être prise rapidement. La superstition en faveur du stade Tchaker est devenue déraisonnable. Délocalisation vers le stade du 5 juillet ou, mieux encore, le stade olympique d’Oran, lancement de l’accès aux stades ; des le 22 octobre pour la reprise du championnat de ligue 1, avec le pass sanitaire. Techniquement, c’est à portée de main , et moins risqué – juridiquement – que de signer un agrément pour un concessionnaire automobile en souffrance depuis 4 mois devant le nouveau cahier des charges. Ne rien faire par contre, peut conduire plus vite à la désillusion qui pend au nez d’une sélection qui vit de moins en moins dans ses certitudes.

La tragédie des matchs couperets

L’urgence de faire revenir le public, forcément dans un autre stade et sur une autre pelouse que celle de Tchaker est également liée à la préparation du deuxième barrage en cas de qualification le 14 novembre prochain. L’Algérie aura, en mars 2022, à affronter, dans ce cas, un pays qui aura terminé premier de sa poule et qui serait classé au delà de la 5e place du classement FIFA pour les nations africaines.

Au vu du classement actuel à deux journées de la fin de cette phase de poule, cela pourrait être l’Egypte ou la Libye, La Cote d’Ivoire ou le Cameroun, L’Afrique du Sud ou le Ghana, le Mali ou l’Ouganda, le Bénin ou la république démocratique du Congo. Le risque de tomber sur un cador du football africain est supérieur à 50 %. L’avantage, statistiquement fragile, de recevoir au match retour serait estompé si le pays qui se dresserait devant les verts sur la route du Qatar, aura réglé la question de son protocole sanitaire pour recevoir au match aller devant ses supporters.

On peut même s’avancer pour affirmer qu’il y a peu de chance qu’un pays comme l’Egypte, la Cote d’Ivoire ou le Mali se prive de son public dans un match aller contre l’Algérie dont l’enjeu est un billet pour Doha. Sauf à considérer une quatrième vague de la pandémie du covid 19 sur le continent africain de part et d’autre du Sahara. Délocaliser vers un stade avec une pelouse de bonne qualité et avec le retour du public gagne donc à être entamé dès le 14 novembre prochain face au Burkina. Ce serait, en cas de qualification, initier la sélection de Djamal Belmadi, à des nouvelles conditions de jeu ; avant le match retour des barrages de mars 2022 contre un adversaire probablement plus fort quel le Burkina.

Affirmer aujourd’hui que l’équipe nationale de football a besoin de son public – et d’une pelouse qui n’annule pas son avantage technique – n’est pas faire offense à sa capacité à se qualifier tout de même sur la seule valeur de son effectif et la force de son vécu. C’est juste se préparer à une adversité très forte – même le modeste Niger en a montré les ingrédients durant une heure – et à être au diapason des matchs couperets, où tout peut arriver.

Les gouvernements Tebboune- Chengriha- Djerrad- Benabderrahmane ont accumulé les crises (eau, oxygène, canadairs, exode de la harga, inflation). Ils pensaient pouvoir compter sur Djamal Belmadi, pour continuer à faire rêver les Algériens qui en ont bien besoin.

Les droits de tirage spéciaux sur l’EN sont, comme ceux du FMI, limités. Il va leur falloir agir cette fois. Il ne s’agit pas d’envoyer 20 000 algériens à Oum Dourman comme en novembre 2009, mais juste de se réveiller du coma du JT de 20 heures, face à un préavis de désillusion.