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Sadedin Merzoug devant le Conseil supérieur de magistrature début juin

Salim Mesbah | 20/05/20 14:05

Sadedin Merzoug devant le Conseil supérieur de magistrature début juin

Sadedin Merzoug, président du Club des magistrats, sera bientôt traduit devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) qui se réunira en session disciplinaire. « D’honorables collègues viennent de m’annoncer ma traduction devant le Conseil le 1 juin prochain. C’est une médaille d’honneur », annonce Sadedin Merzoug sur son compte Facebook sans préciser la cause.

Le juge, très critique à l’égard des choix et des décisions des autorités à propos du fonctionnement de la justice, craint une radiation du corps des magistrats par « mesure de représailles ». Son soutien aux revendications politiques du Hirak, mouvement populaire de contestation né le 22 février 2019, lui a valu plusieurs rappels à l’ordre de la hiérarchie.

Cette semaine, il a accordé une interview au journal qatarie Al Arabi Al Jadid dans laquelle, il a apporté quelques remarques sur la mouture du projet de révision constitutionnelle, proposée au débat par la présidence de la République depuis le 7 mai 2020. Le texte n’est, selon lui, pas à la hauteur des luttes en faveur des libertés et de l’indépendance de la justice. « Le texte ne répond pas aux exigences du peuple relatives à une véritable indépendance. Le pouvoir judiciaire est otage de l’autorité politique depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962 », a-t-il soutenu.

Dans une déclaration, rendue publique ce mercerdi 20 mai, le Club des Magisrats dénonce la mesure prise à l’égard de Sadedin Merzoug et accuse le ministre de la Justice, Belkacem Zaghmati de vouloir faire taire « une voix qui défend l’indépendance de la Justice » et de prendre une revanche. « Sadedin Merzoug n’a commis aucun crime ni n’a été impliqué dans une affaire de corruption ou de moeurs. Son seul tort est d’être un acharné défenseur des droits des juges et d’être parmi les premiers soutiens à l’indépendance de la justice en Algérie », est-il souligné.

Le Club des magistrats rappelle que Sadedin Merzoug fait l’objet d’une mesure, qualifiée d’arbitraire, de suspension de ses fonctions depuis plusieurs mois.