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Rupture des médicaments, le bras de fer continue entre le SNAPO et la tutelle

Lynda Abbou | 17/12/20 15:12

Rupture des médicaments, le bras de fer continue entre le SNAPO et la tutelle

Le débat sur les ruptures d’approvisionnement au marché algérien du médicament n’est vraisemblablement pas fini et le bras de faire entre le Syndicat national des pharmaciens d’officine (SNAPO) et le ministère de l’Industrie pharmaceutique continue, chaque partie dément l’autre sur les médias !

Dans un entretien accordé à la presse, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed a indiqué que son département a enregistré 320 nouveaux produits et 400 autres le seront durant l’année 2021.

Il a également affirmé que les chiffres avancés par « certains » à propos des pénuries sont « fantaisistes » et « faux ». Il a expliqué qu’actuellement, 70 médicaments sont en rupture de stock.

Une semaine plutôt, Le directeur général de l’Agence nationale du médicament (ANM), Kamel Mansouri a reconnu, que le marché algérien du médicament a connu des ruptures d’approvisionnement. Mais pour lui, seulement 100 médicaments sont en rupture sur le marché local !  

Entre les deux chiffres de 70 et de 100, le président du SNAPO, Messaoud Belambri insiste sur le fait que « le nombre des médicaments en rupture, en réalité, soit supérieur à 300 ».

Le chiffre est supérieur à 300 « mais nous avons retenu, pour certaines considérations techniques et administratives, uniquement les produits qui continuaient à être commercialisés réellement au cours des trois dernières années » a-t-il expliqué.

Dans un entretien accordé au journal en ligne « Algérie Eco », le président du SNAPO a donné une explication détaillée qui démontre « la justesse » des chiffres avancés par son syndicat.

« Nous tenons également à signaler que le chiffre donné par certains, et qui précise que la liste ne dépasse pas les 100 médicaments en rupture, correspond exactement au nôtre, parce que « eux » ils comptent en DCI, alors que par le passé, et pour reprendre de manière fidèle les ruptures enregistrées réellement sur le terrain, nous avons toujours recensé les ruptures par produit de « marque » par laboratoire » a noté Belambri.

D’après lui, un médicament est présent sur le marché sous une même DCI (dénomination commune internationale) mais sous différentes marques, et appartenant à différents laboratoires et producteurs, et toutes les quantités importées ou fabriquées, sous leurs différents noms.

« On a toujours recensé ces produits au sein de la cellule de veille avec le ministère de la santé « médicament par médicament » et « marque par marque », c’est une méthodologie scientifique, qui permet de situer les pénuries de manière précise et ciblée. On ne peut pas faire un travail statistique crédible en mélangeant les marques et les dosages. Sinon pourquoi enregistrer les produits sur la nomenclature nationale avec des codes individuels et propres à chaque médicament ? » s’est interrogé le syndicaliste.