Reprise du trafic aérien: désormais, on ne voyagera plus comme avant ! - Radio M

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Reprise du trafic aérien: désormais, on ne voyagera plus comme avant !

Rédaction | 27/06/20 15:06

Reprise du trafic aérien: désormais, on ne voyagera plus comme avant !

La réouverture des frontières et la reprise des vols est par ces temps de coronavirus est, incontestablement, la préoccupation majeure des Etats et celle qui pose le plus de questions quand on sait que le premier vecteur de la propagation du covid-19 a été l’avion quand on sait qu’avant les mesures de restriction et d’arrêt du trafic aérien voyageurs, celui-ci avoisinait les 200 000 vols/jour, toutes destinations confondues.

Le retour du trafic aérien est dicté aussi bien par le besoin d’un retour à la vie normale, mais aussi sous-tendu par des considérations économiques au sortir d’un confinement qui a lourdement impacté les échanges commerciaux et sociaux.

Dans de nombreux pays, les agences des compagnies aériennes ont rouvert leurs portes et des dates de reprise des vols sont déjà annoncées ça et là. A Alger, Air Algérie a repris du service tout comme de nombreuses compagnies à l’instar d’Egypt Air, assiégés par de longues files d’attente et de distanciation physique.

Les dates de reprise des vols des vols annoncées se situent entre le 1er et la mi-juillet. Certains pays l’ont décidé, d’autres l’envisagent. C’est le cas de l’Algérie qui n’a toujours pas annoncé de date de reprise, mais qui s’y prépare et y serait contrainte en quelques sortes dès lors que la reprise aura lieu, notamment avec l’UE. Cette dernière n’a toutefois autorisé pour l’instant que des échanges avec 14 pays, dont l’Algérie, le Maroc et la Tunisie et excluant les pays à hauts risques de contamination. La liste ne comprend donc pas les États-Unis, pays le plus touché par la pandémie de coronavirus tant en nombre de morts que de cas, avec 124 732 décès pour 2,4 millions de cas. Pas plus que le Brésil ou la Russie.

La liste proposée contient quatorze pays (Algérie, Australie, Canada, Géorgie, Japon, Monténégro, Maroc, Nouvelle-Zélande, Rwanda, Serbie, Corée du Sud, Thaïlande, Tunisie, Uruguay) auxquels s’ajoute la Chine, sous condition de réciprocité, c’est-à-dire à condition qu’elle accueille sur son sol les voyageurs venant de l’UE. Selon une source européenne, cette liste devrait être révisée toutes les deux semaines.

Autre particularité de cette reprise, les conditions de voyage. D’une manière générale, les avions ne pourront pas pratiquer le principe des sièges alternés, c’est économiquement non-viable sauf si le voyageur paie pour le siège vide ce qui est impensable d’un point de vue marketing, mais des mesures strictes seront imposées: désinfection avant et après chaque desserte, le contrôle de la température au départ comme à l’arrivée, le port du masque, la mise en place de protections dans les endroits ayant des interactions humaines et peut-être même un test sanguin avant embarquement… Beaucoup de spécialistes considèrent qu’il y a peu de risques de contamination à bord d’un avion. Le risque potentiel c’est que l’avion serve de transporteur du virus par l’entremise de personnes positives au Covid-19.

Pour Lufthansa, « l’infection à bord reste très improbable ». Le système de ventilation des cabines « a été optimisé après plusieurs crises dont celle du Sras » (syndrome respiratoire aigu sévère, 2002-2003), a expliqué, pour sa part, Guillaume Faury patron d’Airbus. « L’air vient de l’extérieur, il est très fortement filtré et il est ventilé du haut en bas. On n’est pas dans le flux d’air des voisins, il n’y a pas d’aérosol qui reste en suspension dans l’air puisque l’air circule en permanence, il est renouvelé complètement toutes les deux à trois minutes », a-t-il ajouté. Pour lui, « à bord il n’y a pas de difficulté particulière ».

Ces mesures et la reprise des vols arriveront-elles à persuader une clientèle quelque peu réticente encore à reprendre l’avion si l’on en croit le sondage de l’IATA, International Air Transport Association, réalisé dans onze pays et selon lequel seuls 14 % des consommateurs remonteraient dans un avion aussitôt les restrictions levées, 40 % attendraient six mois ou plus et la majorité un ou deux mois ?

A en croire les longues files d’attente devant les agences d’Air Algérie, l’IATA a omis dans son sondage l’Algérie…