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Rapport annuel sur la peine de mort : 54 condamnations prononcées en Algérie en 2022

Radio M | 16/05/23 13:05

Rapport annuel sur la peine de mort : 54 condamnations prononcées en Algérie en 2022

Dans son rapport annuel sur la peine de mort dans le monde, publié ce mardi 16 mai 2023, Amnesty International a révélé « une forte augmentation du nombre de condamnations à mort recensées à travers le monde, dont l’Algérie ».

En effet, Amnesty International a constaté une augmentation importante du nombre de condamnations à mort prononcées en 2022 par rapport à 2021. L’Algérie et passée de neuf à 54 prononciations.

Plusieurs opposants au pouvoir algérien, notamment des exilés, ont été condamnés à mort dans plusieurs dossiers en 2022. Le 24 novembre de la même année la justice algérienne avait condamné 49 personnes accusées dans l’affaire du lynchage à mort en 2021 du jeune Djamel Bensmail et des incendies en Kabylie.

Le rapport cite également l’Algérie dans son chapitre dédié aux « pays abolitionnistes dans la pratique ». Il s’agit, selon le rapport, des « pays dont la législation prévoit la peine de mort pour des crimes de droit commun tels que le meurtre, mais qui peuvent être considérés comme abolitionnistes en pratique parce qu’ils n’ont procédé à aucune exécution depuis au moins 10 ans et semblent avoir pour politique ou pour pratique établie de s’abstenir de toute exécution ».

L’Algérie a décidé de ne plus appliquer la peine capitale depuis 1993, mais les tribunaux continuent à la prononcer. En 2018, une seule condamnation à mort a été enregistrée, puis 4 en 2019 pour retomber à 1 en 2020, avant de remonter à 9 en 2021. Et, enfin, 54 pour l’année 2022.

Des défenseurs des droits humains en Algérie et des organisation internationales ne cessent de plaider pour l’abolition de la peine de mort. Pour eux cette peine « porte atteinte à deux droits humains essentiels : le droit à la vie et le droit de ne pas subir d’acte de torture ». « Ces deux droits sont protégés par la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée par l’ONU en 1948 » argumentent-ils.

En revanche, certains algériens, réclament l’application de la peine de mort pour les kidnappeurs d’enfants. Des voix s’élèvent à chaque kidnapping d’un enfant, son assassinat ou son viol, pour demander l’application de cette peine contre les kidnappeurs. C’était le cas après la grande indignation soulevée par l’assassinat de Chaïma en décembre 2012, puis des deux garçons à Constantine, en mars 2013.